Affaire Bygmalion : de Carolis renonce à des «Des racines et des ailes»

Affaire Bygmalion : de Carolis renonce à des «Des racines et des ailes»

    C'était la dernière de Patrick de Carolis mercredi soir aux commandes de sa célèbre émission «Des racines et des ailes». L'ancien PDG de France Télévisions, mis en examen pour «favoritisme» dans l'enquête sur des contrats entre le groupe audiovisuel et la société de communication Bygmalion, a annoncé ce jeudi qu'il suspendait son activé à l'antenne.

    «Mis en cause de façon totalement injustifiée à l'occasion des prestations réalisées par la société Bygmalion au profit de France Télévisions et dans l'attente de ma mise hors de cause définitive, j'ai décidé de suspendre mon activé à l'antenne de France 3 le temps de défendre mon honneur», a-t-il écrit dans un communiqué.

    L'ex-PDG du groupe public (de 2005 à 2010), a récemment été mis en examen par le juge Renaud van Ruymbeke dans ce dossier, avait-t-on appris en avril. L'ancien dirigeant de Bygmalion, Bastien Millot, a lui aussi été mis en examen, le 11 avril.

    «Je ne renouvellerai donc pas mon contrat de présentateur des Racines et des Ailes, émission que j'ai créée en 1997 et interromprai la production et la présentation du magazine le Grand Tour à la fin de l'année», précise-t-il.

    Au centre de la toile, Jean-François Copé

    «Ce choix est motivé par le profond respect que je porte aux téléspectateurs et au service public», explique Patrick de Carolis qui précise que cette décision a été prise «en accord avec France Télévisions».

    Les téléspectateurs devraient cependant revoir le présentateur à l'écran les 18 et 25 juin à l'occasion de numéros «Des Racines et des ailes» de la «Collection passion patrimoine». En revanche, nul ne sait si le numéro classique déjà enregistré à Collioure et dont la diffusion était prévue en septembre passera un jour à l'écran.

    L'information judiciaire porte sur des contrats passés par France Télévisions avec plusieurs sociétés. A partir de 2008, le groupe présidé par Patrick de Carolis avait notamment signé des contrats avec Bygmalion, la société fondée par Bastien Millot.

    Or, ce dernier avait été jusqu'en 2008 directeur délégué de la stratégie à France Télévisions, auprès de Patrick de Carolis, d'où les soupçons de favoritisme. Bastien Millot avait pris un congé sabbatique en 2008, suivi d'un congé pour création d'entreprise, avant de quitter définitivement France Télévisions en 2010.

    De l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy aux hommes de l'ombre chargés d'organiser sa campagne en 2012, l'affaire Bygmalion implique une myriade d'acteurs, avec au centre de la toile le président déchu de l'UMP Jean-François Copé.

    Fondée par des proches de Jean-François Copé, Bygmalion a pour filiale Event&cie, qui fait aujourd'hui l'objet d'une enquête préliminaire pour faux, abus de biens sociaux et abus de confiance, en raison des montants astronomiques qu'elle a facturés à l'UMP et au président-candidat en 2012.