Et maintenant, un front anti-Sarkozy

UMP. Face à l'offensive des partisans de l'ex-chef de l'Etat pour son retour à la tête de l'UMP, les rivaux ripostent...

Et maintenant, un front anti-Sarkozy

    Ils n'ont aucune intention de se laisser faire. Au lendemain de l'offensive des sarkozystes pour une reprise en main de l'UMP par l'ancien chef de l'Etat, ses rivaux potentiels pour 2017 et leurs lieutenants ont montré les muscles, hier.

    Xavier Bertrand, qui affiche son ambition présidentielle, a dégainé le premier sur France Info, demandant à « ceux qui ont été impliqués » dans la campagne présidentielle de 2012 de « rester à l'écart » de l'UMP. Y compris Nicolas Sarkozy. Sous-entendu : ils pourraient être impliqués dans les « affaires ». Le député filloniste Bernard Debré, lui, a tiré à vue. Pourquoi faudrait-il « se courber » devant celui qui les « a fait échouer la dernière fois ». « On a perdu toutes les élections » sous sa présidence, a-t-il pris soin de rappeler à « l'Opinion ».

    L'épreuve des primaires

    Plus audacieux encore, le député de la Drôme Hervé Mariton, qui s'était distingué dans la lutte contre le mariage gay, s'est le premier déclaré candidat à la présidence de l'UMP dans les colonnes du « Figaro ». Même face à Sarkozy, dont il juge que le retour « ne s'impose pas ».

    Le rejet de toute primaire prôné par les fidèles de l'ancien président échauffe les esprits. « Pourquoi avoir peur des primaires ? [...] Je ne laisserai personne remettre en cause [leur] organisation », a lancé un Xavier Bertrand bravache. « Si aux primaires qui auront lieu en 2016, [Nicolas Sarkozy] est blanchi, qu'il n'y a pas de problème, il est le bienvenu », persifle Bernard Debré. « Il faut qu'ils attendent les primaires », abonde l'élu savoyard Hervé Gaymard, visant les « trois grands leaders » « Alain Juppé, François Fillon, Nicolas Sarkozy ».

    Une absence de chef depuis la démission de Jean-François Copé pour cause d'affaire Bygmalion, un triumvirat -- Juppé, Fillon et Raffarin -- ouvertement contesté, et des ambitions présidentielles à la pelle... Face à une UMP en pleine crise de nerfs, et même menacée de disparition selon Fillon, Jean-Pierre Raffarin a jugé nécessaire d'appeler dès hier à un... « cessez-le-feu ».