Claude Posternak : « La bataille autour de SFR a énormément fragilisé le secteur de la téléphonie »

La téléphonie voit son image particulièrement chahutée dans le baromètre. Comment les cartes sont-elles redistribuées ?
Le secteur perd 11 points. La bataille autour de SFR l'a énormément fragilisé. C'est Bouygues Telecom, en recul de 21 points, qui en garde le plus de stigmates. L'opérateur souffre d'avoir échoué à racheter son concurrent, des rumeurs de rachat, mais aussi et surtout de l'annonce de futurs licenciements. Il est ainsi passé, en un trimestre, du premier au dernier rang du secteur. Tout ce qu'il avait réussi à capitaliser sur la 4G et sur les prix a été effacé. SFR lui-même affiche un recul de 11 points, Orange de 9 et Free de 4.

Pourquoi l'effet est-il aussi fort ?
Le feuilleton SFR a mis sous le feu des projecteurs les questions de pratiques concurrentielles dans la téléphonie et de dangers liés à l'emploi. S'ajoute un fait récurent, alors que le pouvoir d'achat reste un des principaux sujets de préoccupation des Français, mobile et Internet sont vécus comme des postes de dépenses supplémentaires et contraints.

Sur qui les opérateurs peuvent-ils s'appuyer pour rebondir ?
Free garde un noyau dur significatif d'aficionados. 17 % des Français en ont une très bonne image. Ils se recrutent particulièrement chez les jeunes. Orange peut compter sur un socle stable de 13 % de très bonnes opinions que l'on retrouve à l'inverse, chez les plus de 35 ans. Ces aficionados sont aujourd'hui indispensables à toute entreprise. Non seulement ils font du prosélytisme. Non seulement ils peuvent jouer un rôle d'amortisseur en cas de crise, mais ils constituent surtout un rempart contre les appétits sans limite des monstres du digital, comme Google, Facebook et consorts. Des « Big Brother » inlassablement tentés de conquérir de nouveaux territoires.