La gauche s'attaque au "Hollande bashing"
Plusieurs membres du gouvernement, Manuel Valls en tête, ont déploré cette semaine les critiques émises contre François Hollande par l'opposition et par la presse, coupables selon eux de succomber au "Hollande bashing".
Les commentaires à l'encontre de François Hollande sont-ils trop sévères, ou bien le chef de l'Etat subit-il un flot de critiques comparable à celui de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy en tête? A en croire un certain nombre de responsables socialistes, le président de la République serait en tout cas victime d'une vague de "Hollande bashing". La presse comme l'opposition sont pointées du doigt. Le Premier ministre, Manuel Valls, était ainsi remonté, mardi dernier, sur BFMTV : "Je suis fatigué, un peu écœuré, des critiques, des petits mots, des petites phrases à l'égard du président de la République."
L'hebdomadaire L'Express s'est notamment fendu la semaine dernière d'une "Une" intitulée "Encore trois ans?", questionnant ainsi la capacité de François Hollande à mener son quinquennat jusqu'à son terme, malgré une impopularité record. "Il y a cette mise en cause permanente du chef de l'Etat : va-t-il rester, va-t-il pouvoir gouverner? Mais évidemment qu'il va tenir, évidemment qu'il va tenir ce quinquennat!", s'est agacé Manuel Valls. L'après-midi même, il s'en est pris au député UMP Pierre Lellouche à l'Assemblée nationale, qui manquait selon lui de respect envers le président de la République.
Lire aussi : Valls "écoeuré des petites phrases" contre Hollande
"Manque de respect des institutions"
Les résultats catastrophiques du Parti socialiste aux élections européennes, qui a battu son plus bas score, ont ajouté une cartouche au fusil des contempteurs. "L'élection présidentielle ne se défait pas par une élection européenne", a relativisé Bruno Le Roux, président du groupe PS à l'Assemblée, sur RTL.
La litanie des sondages défavorables à François Hollande, et les commentaires qu'ils entraînent dans leur sillage, agacent nombre de caciques de la rue de Solférino. L'enquête du Figaro magazine assurant que seuls 3% des Français souhaitent voir François Hollande être le candidat du Parti socialiste en 2017 est particulièrement visée. "On pose des questions qui n'ont pas lieu d'être", juge ainsi l'ancien ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, interrogé lundi par LCI. "Il est ridicule de faire ces spéculations. Ridicule d'alimenter les commentaires avec ces sondages qui sortent à trois ans d'une échéance", a abondé Stéphane Le Foll, porte-parole du gouvernement, sur Public Sénat.
Un argumentaire est égrené à gauche pour venir en aide au président de la République : la critique permanente du chef de l'Etat mettrait en péril les institutions. "Il faut respecter la fonction présidentielle. Il faut respecter les institutions. Le président de la République est la clé de voûte des institutions", estime Pierre Moscovici. "Je pense qu'il y a un manque de civilité et de respect des institutions et quelque part de la démocratie dans notre société politique. On peut dire des choses critiques sans remettre en cause la personnalité du chef de l'Etat", approuve le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, invité de France Info mercredi.
Ce dernier explique par ailleurs la source de la défiance contre le chef de l'Etat par… l'attitude de son prédécesseur, Nicolas Sarkozy, coupable à ses yeux d'avoir dévalué la fonction. "Il est vrai qu'on a vu dans un moment précédent le président de la République tenir des propos à la fois agressifs et relativement vulgaires vis-à-vis d'un certain nombre de nos compatriotes." Ou quand le "Hollande bashing" réveille le "Sarko bashing".
Source: leJDD.fr
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