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Tommy Lee Jones : « Aucune femme ici ne peut dire qu'elle a échappé au sexisme»

Présent à Cannes pour défendre son film The Homesman, projeté en compétition officielle, l'acteur-réalisateur a justifié devant la presse son western féminin et féministe, très applaudi par les journalistes. Sans pour autant livrer toutes les clés de compréhension du film.

Tommy Lee Jones n'est jamais très expansif. Devant les journalistes, il n'a pas failli à cette réputation d'acteur ronchon. Ce qui ne l'a pas empêché d'être très applaudi et flashé de tous côté dimanche, après la projection de son magistral film au Festival de Cannes.

The Homesman a fait forte impression. Un western original qui raconte le retour de trois femmes devenues folles vers l'Est, ramenées par les personnages d'Hilary Swank et Tommy Lee Jones. Un long métrage au féminin par son héroïne comme son thème, et à multiples niveaux, dont le réalisateur n'avait pas l'intention de donner les clés.

«Le film parle de lui-même», voilà la réponse la plus fréquente apportée par le cinéaste, souvent surnommé «Grumpy Lee» («grognon Lee»). Par quelques mots, entre les lignes, il confirme sa volonté d'évoquer la place des femmes à travers l'histoire de la conquête de l'Ouest américaine, et inversement. «Aucune femme ici ne peut dire qu'elle a échappé au sexisme», lance Tommy Lee Jones avant d'être applaudi -par les femmes, principalement-. Pour le cinéaste, l'origine de la condition des femmes aujourd'hui «remonte à celle de cette époque».

Tout tourne autour des femmes dans le film, grâce notamment au personnage d'Hilary Swank. «J'ai aimé interpréter un personnage qui possède de forte vertus», confie l'actrice. Si elle n'entend pas «dire ce que l'on doit ressentir», le ressort de son personnage repose selon elle dans le fait qu'elle «porte énormément attention sur les personnes autour d'elles». Une empathie qui a ses limites: «Quel poids peut supporter une personne?», interroge l'actrice.

Comme un film de Kurosawa

Hilary Swank incarne l'héroïne de ce magistral western féminin. Virginia Mayo/AP

La place des femmes permet à Tommy Lee Jones d'aborder à sa manière l'histoire de l'Ouest américain. «Je n'ai pas cherché à placer des références ou à respecter les codes d'un genre», explique le réalisateur. Ce dernier a cherché «une porte, une fenêtre, un chemin vers l'originalité». Une porte qui s'ouvre sur les difficultés et les séquelles de la conquête de l'Ouest. «Le voyage dans ce film est l'inverse de ce que l'on voit habituellement»: de l'Ouest vers l'Est, souligne Tommy Lee Jones. Le réalisateur et son équipe ont «lu beaucoup de livres, regardé des photos, plus spécialement sur le thème de la folie, celle des femmes notamment, au XIXe siècle».

En résulte un tableau peu reluisant des conséquences de cette conquête. «On connaît tous les rêve américain et on l'aime», relève le cinéaste Luc Besson, coproducteur. «Mais on doit aussi en extraire sa vérité.» Cette vérité donne à voir les hommes, les femmes, les natifs d'Amérique dans des relations conflictuelles, tourmentées. «C'est comme un film de Kurosawa», conclut Besson. «Je ne vais pas nier que la colonisation des terres est un thème sous-jacent», confirme Lee Jones à demi-mot. Dans quelle mesure? Pour quel point de vue? On n'en tirera pas davantage du cinéaste bourru: «Le film parle de lui-même. Cela fait parfaitement sens pour moi.»

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7 commentaires
  • Charente16

    le

    Film magistral avec de remarquables acteurs. Le reste n'a aucun intérêt, comme ici, insister sur l'aspect ronchon de T. Lee Jones, ce qui compte c'est ce qu'il fait au cinéma et pour le cinéma...

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