Pour être sacré top chef de la malbouffe, les recettes sont simples. Vous pouvez nourrir des porcs avec des déchets de restauration collective et d'hôpitaux, des têtes de poulet broyées et des carcasses d'autres cochons - sans oublier de bourrer les vôtres d'antibiotiques pour leur éviter une septicémie. Avec leur fiente, vous nourrissez des tilapias entassés dans une eau purifiée au chloramphénicol, qui seront servis en filets sous l'appellation cabillaud dans quelque restaurant bas de gamme en Europe, accompagnés de coeurs de palmier rajeunis au monoxyde de carbone. Même pour une purée aux truffes, il y a une solution : certains hydrocarbures imitent très bien la fragrance de Tuber melanosporum...

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Vous avez aimé le rapport de la Cour des comptes sur les aliments à bas prix ? Vous adorerez Les Fauves d'Odessa, un thriller de Charles Haquet. Un spécialiste du trafic d'aliments frelatés est séquestré par Zarov, margoulin de la fourchette et génie du conteneur fantôme. Son associé, pionnier du label bio, flanqué d'une prostituée bulgare au coeur tendre comme le yaourt de son pays natal, part à sa recherche : les empoisonneurs vont tomber sur un OSS...

Mais l'auteur semble n'inventer cette histoire que pour permettre au grand reporter (à L'Express et à L'Expansion) de rappeler ce qu'il a vu lors de ses enquêtes (voir L'Express du 14 août 2013). Car tout est vrai dans ce livre où tout est faux dans l'assiette, et il n'y a pas que le suspense qui vous noue l'estomac et vous file un grand coup de jeûne !

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