L'intervention en Suisse de Nicolas Sarkozy passe mal

 

L'intervention en Suisse de Nicolas Sarkozy passe mal

    Orateur vedette du Swiss Economic Forum, un mini-Davos organisé la semaine dernière à Interlaken, en Suisse, Nicolas Sarkozy a semble-t-il frôlé l'incident diplomatique, révèle ce lundi le site du journal helvète Le Matin. Lancé dans une critique assez prononcée du système politique suisse, l'ancien chef de l'Etat se serait ainsi fait couper la parole et «renvoyer à ses études» par Adolf Ogi, ancien président de la Confédération helvétique.

    Alors qu'il intervenait face à 1.350 entrepreneurs, scientifiques et personnalités politiques à Interlaken, prestigieuse station touristique située au pied des Alpes, dans le canton de Berne, Nicolas Sarkozy avait selon «Le Matin» refusé toute caméra ou photo. «Pas de journalistes, pas de questions, pas de photos, pas d'interruptions. Juste sa voix et l'écho des montagnes d'Interlaken», se moque même l'éditorialiste du Matin. De son intervention vendredi, l'agence de presse suisse ATS n'avait donc retenu et diffusé que quelques passages, dont une phrase reprise par l'AFP : «On n'échappe pas à son destin», réponse évasive de Nicolas Sarkozy à une question sur un éventuel retour en politique.

    «Il est allé trop loin. Je l'ai interrompu»

    Selon le journal Le Matin, cette intervention qui «devait être un débat» a en réalité «tourné au one man-show», ce qui a agacé les responsables politiques helvétiques présents. Par la suite, raconte le journal, un incident s'est même produit lors d'une rencontre avec des personnalités et des sponsors. Nicolas Sarkozy s'est en effet mis en tête de critiquer le système fédéral helvétique :  « Il s'est mis à expliquer que la Suisse devait entrer dans l'Union européenne. Qu'un pays ne peut pas être gouverné par un président qui change chaque année. Ou que notre système avec sept conseillers fédéraux est inefficace, désuet», affirme le journal suisse, qui ne cite pourtant aucun de ses propos.

    Adolf Ogi, président du Forum et ancien président de la Confédération helvétique, aurait alors coupé la parole de Nicolas Sarkozy pour défendre son pays. «Il est allé trop loin. Il fallait dire stop. Je l'ai interrompu», confirme Adolf Ogi dans Le Matin. «Si une personne se montre irrespectueuse envers notre pays, je ne laisse pas passer. C'était le cas lorsque j'étais au Conseil fédéral. C'est toujours le cas aujourd'hui. Et ce le sera demain», ajoute-t-il.

    VIDEO. L'édito du Parisien. «UMP : Sarkozy, les coulisses d'un retour»

    VIDEO. D-Day. Sarkozy: "C'est toujours important que les leaders se rencontrent"

    VIDEO. D-Day. Sarkozy : "C'est important d'avoir de la mémoire"