Partager
Santé

Une protéine "Dr Jekyll et Mr Hyde" à l'origine du diabète de type 1 ?

Des chercheurs soupçonnent le comportement "bipolaire" d'une protéine d'être en cause dans le déclenchement du diabète de type 1.
réagir
Protéine HSP 90
Représentation modélisée d'une protéine (HSP 90)
Tai Wang, Université de Genève

Une protéine bipolaire pourrait-elle être responsable du diabète de type 1 ? Dans une étude publiée lundi 9 juin dans les PNAS des chercheurs ont montré comment une protéine (GAD65) change de forme selon qu’elle est active ou inactive.

Dans le cerveau, cette protéine GAD65 joue un rôle essentiel puisqu’elle est impliquée dans la synthèse de neurotransmetteurs, des composés chimiques qui influent sur le fonctionnement des neurones.

Mais cette protéine est également présente dans le pancréas, l’organe où se joue le déclenchement du diabète de type 1 (DT1).

Le Diabète de type 1 (DT1) est un trouble de la régulation des sucres apportés par l’alimentation. L’hormone chargée de cette régulation, l’insuline, n’est plus sécrétée par l’organisme. On sait que c’est la destruction des cellules bêta des îlots de Langerhans situées dans le pancréas qui est à l’origine de ce déficit d’insuline. Une réaction auto-immune d’origine inconnue pousse l’organisme à s’attaquer à ces cellules. Les anti-corps se retournent donc elles, anihilant la faculté de l'organisme à sécréter de l'insuline.

Durant 7 années, les chercheurs ont travaillé sur la façon dont la protéine GAD65 régule la production de neurotransmetteurs en changeant de forme. Mais ils ont découvert que ce comportement "instable" avait peut-être d'autres impacts. En particulier dans le pancréas.

La protéine GAD65 a un comportement imprévisible un peu comme Dr Jekyll et Mr Hyde", explique Ashley Buckle, professeur à la Monash University (Australie) et principal auteur de l'étude.

Le comportement "bipolaire" de la protéine GAD65 pourrait bien être impliqué dans le déclenchement de la maladie. Par son comportement erratique, elle pousserait le système immunitaire à s'attaquer aux cellules du pancréas.

"Nous présumions que cette double personnalité affecterait la façon dont les anticorps la perçoivent. Cela s’est avéré exact, les anticorps interagissent différemment selon qu'elle est 'active' ou 'inactive'", explique le Pr Buckle, un des auteurs de l'étude.

"Lorsqu’elle est active et qu’elle produit des neurotransmetteurs, elle est rigide et plutôt immobile. Bizarrement quand elle "s'éteint", au lieu de se reposer comme on pourrait s’y attendre, elle devient mobile, dansant et gigotant partout", poursuit-il.

Un comportement agité qui, dans le pancréas, pousserait donc le système immunitaire à se retourner contre l'organisme.

Si cette protéine avait déjà été testée comme vaccin contre le diabète de type 1 avec un taux de succès limité, le Pr Buckle pense que, cette fois, cette découverte pourrait permettre de développer de meilleurs vaccins capables de traiter et prévenir la diabète de type 1.

Commenter Commenter
à la une cette semaine

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite recevoir toutes les alertes infos de la rédaction de Sciences et Avenir

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Santé
Nature
Archéo
Espace
Animaux
Je ne souhaite plus recevoir de notifications