Malgré les doutes affichés par des experts, Michel Sapin veut y croire. « La prévision de 1 % [de croissance] peut parfaitement être atteinte grâce à (...) deux moteurs qui s'allument », a déclaré le ministre des finances lors d'une conférence de presse.
Pourtant, au même moment, le Haut Conseil des finances publiques estimait que les derniers indicateurs rendaient « moins probable » qu'auparavant cette prévision. « Avec une croissance nulle au 1er trimestre et un acquis de croissance de 0,3 %, la prévision de croissance de 1 % pour l'année 2014 suppose une forte accélération de l'activité à partir du 2e trimestre. Cette accélération n'apparaît pas dans les indicateurs conjoncturels, ce qui rend l'atteinte de l'objectif de croissance en 2014 moins probable », écrit le Haut Conseil, organisme indépendant consultatif, dans un avis publié mercredi 11 juin.
Par « acquis de croissance », il entend la croissance qui serait observée sur l'ensemble de l'année si l'activité restait au niveau du 1er trimestre. Cet acquis dépend non seulement de la croissance constatée au 1er trimestre, mais également aux trois trimestres précédents.
CONCURRENCE RENFORCÉE DES PAYS VOISINS
« La reprise de l'économie mondiale, qui joue un rôle essentiel dans le scénario du gouvernement, est plus lente qu'escompté. En particulier, la croissance des principaux pays avancés a été, au 1er trimestre de 2014, en deçà des attentes, notamment aux Etats-Unis et dans la zone euro. La France est par ailleurs confrontée à la concurrence renforcée de certains de ses voisins qui ont réalisé des gains de compétitivité importants », ajoute le Haut Conseil.
« En revanche, l'assouplissement supplémentaire de la politique monétaire de la Banque centrale européenne, annoncé le 5 juin, pourrait contribuer progressivement à l'amélioration de l'activité », précise-t-il dans cet avis relatif aux projets de loi de finances rectificative et de financement rectificative de la Sécurité sociale pour 2014, qui sera lui présenté la semaine prochaine en conseil des ministres.
Michel Sapin a présenté mercredi un projet de collectif budgétaire gravant dans le marbre une réduction d'impôt de plus de un milliard d'euros en faveur des ménages modestes, conjuguée à la poursuite de la réduction du déficit public.
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