La direction de Libération présente ce jeudi aux salariés un plan de renflouement largement financé par Patrick Drahi, le patron du groupe de télécoms Altice et de Numéricable et bientôt de SFR.

Publicité

Le comité d'entreprise du quotidien, qui se réunit à 14h30, devra se prononcer sur le plan de recapitalisation de 18 millions d'euros. Cette somme est apportée par une holding baptisée Presse Media Participations (PMP), créée par la société de Bruno Ledoux, BLHM, Patrick Drahi ainsi que quelques autres actionnaires. Le montage final n'est pas encore connu, mais le patron de Numéricable serait de loin le principal bailleur de fonds.

A 50 ans, ce polytechnicien a bâti en dix ans, à coup d'acquisitions, un groupe de télécoms présent dans 9 pays. Alors qu'il est en train de racheter SFR pour 13,5 milliards d'euros, il envisage déjà de nouvelles acquisitions. Il est classé comme 14ème fortune française par le magazine Forbes, avec 6,3 milliards de dollars. Rappelons que le ministre Arnaud Montebourg, partisan de l'offre concurrente de Bouygues sur SFR, lui avait reproché son statut de résident fiscal suisse.

Drahi, le sauveur de

Il rejoint la longue liste des hommes d'affaires qui ont renfloué le quotidien depuis trente ans, dont Edouard de Rothschild qui l'avait recapitalisé en 2005-2006. "Patrick Drahi est très attaché au pluralisme dans la presse française, dont Libération est un titre important", a expliqué un de ses proches.

Le patron de Numéricable, qui s'intéresse de plus en plus aux médias, s'affiche ainsi comme le chevalier blanc de l'un des grands journaux français. Il détient en Israël le groupe Hot (chaînes de télévision et téléphonie mobile) et la chaîne d'info i24 News, et en France les chaînes Vivolta, Shorts TV, Kombat Sport et le groupe MCS. Avant lui, un autre grand patron des télécoms, Xavier Niel (Free) est lui aussi devenu patron de presse en rentrant au capital du Monde et du Nouvel Observateur.

Cette recapitalisation doit remettre le quotidien à flot, après une quasi-faillite. Ces derniers mois ont aussi été marqués par une guerre ouverte de la rédaction contre les projets de transformation du journal annoncés par Bruno Ledoux.

Publicité