Rechercher
Rechercher

À La Une - Violences

Offensive jihadiste en Irak : Obama tranchera dans les jours à venir

L'ONU fait état d'"exécutions sommaires".

Le président américain Barack Obama. Kevin Lamarque/Reuters

Pas de troupes au sol mais un éventail d'options: face l'offensive des jihadistes en Irak, Barack Obama a annoncé qu'il trancherait dans les jours à venir, tout en réclamant un véritable dialogue politique sur place.
"Nous ne renverrons pas de troupes américaines au combat en Irak", a assuré vendredi le président des Etats-Unis lors d'une déclaration depuis les jardins de la Maison Blanche, rappelant les "sacrifices extraordinaires" de troupes américaines dans ce pays.
Le dernier soldat américain a quitté l'Irak en décembre 2011 au terme d'un très lourd engagement militaire de huit ans.

Pour répondre à l'avancée fulgurante des jihadistes de Daech ou l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), M. Obama a indiqué avoir demandé à son équipe de sécurité nationale de préparer "un éventail d'options pour soutenir les forces de sécurité irakiennes".

(Reportage : « Nous vivons sous le choc et dans la peur, une peur que nous n'avions plus connue depuis 2003 »)



Les combattants de l'EIIL avancent désormais sur Bagdad. Profitant de la débandade des forces de sécurité, il ont notamment réussi, en une offensive éclair, à prendre Mossoul et sa province Ninive (nord).
"Cela représente un danger pour l'Irak et son peuple, et, étant donnée la nature de ces terroristes, cela pourrait, à terme, menacer également les intérêts américains", a souligné M. Obama.

Vendredi, le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a affirmé que l'armée avait commencé à "nettoyer" certaines villes des jihadistes. L'influent grand ayatollah Ali Al-Sistani, la plus haute autorité religieuse chiite du pays, a, pour sa part, appelé les Irakiens à prendre les armes contre les combattants aguerris du groupe radical sunnite.

S'il a reconnu que la situation sur le terrain évoluait très rapidement, M. Obama a averti qu'il ne fallait pas s'attendre à une action américaine "du jour au lendemain" et que le processus de décision prendrait "plusieurs jours". "Nous voulons être certains d'avoir une bonne compréhension de la situation. Nous voulons nous assurer d'avoir rassemblé les renseignements nécessaires pour que, si je décide d'agir, d'une manière ou d'autre, nos actions soient ciblées, précises et efficaces".

(Lire aussi : Avancée de Daech en Irak : quelles répercussions au Liban ?)


Elu en 2008 sur la promesse de mettre un terme à la guerre, M. Obama, qui a fait du désengagement militaire au Moyen-Orient une de ses priorités, se retrouve dans une situation politiquement délicate.
Nombre d'élus républicains le pressent d'autoriser des frappes aériennes. Pour le sénateur Lindsey Graham, "la puissance aérienne américaine est le seul espoir pour changer l'équation militaire en Irak".

Absence de projet politique

Lors de sa brève déclaration, le président américain a aussi adressé une mise en garde aux dirigeants irakiens, déplorant qu'ils aient été "incapables de surmonter leur méfiance et leurs différences" ethniques ou religieuses. "Cela a rendu le gouvernement mais aussi les forces de sécurité vulnérables", a-t-il déploré.
"Sans effort politique, toute action militaire à court terme, y compris une aide que nous pourrions apporter, sera vouée à l'échec", a-t-il lancé, appelant à un véritable dialogue entre responsables modérés sunnites et chiites. "Personne n'a intérêt à voir l'Irak sombrer dans le chaos", a-t-il souligné. Cependant, a-t-il poursuivi, les Etats-Unis "ne peuvent tout simplement pas s'engager dans une action militaire en l'absence d'un projet politique de la part des Irakiens, qui nous donne des assurances sur le fait qu'ils sont prêts à travailler ensemble".

Interrogé sur d'éventuelles craintes concernant la production pétrolière, M. Obama a souligné qu'à ce stade, "aucune perturbation majeure" n'avait été constatée. "Si l'EIIL était capable de prendre le contrôle de grandes raffineries, cela pourrait devenir une source d'inquiétude", a-t-il ajouté.

Vendredi, le républicain John Boehner, président de la Chambre des représentants, qui avait accusé la veille le président de "faire la sieste", a une nouvelle fois ironisé sur la lenteur de sa réaction sur ce dossier.
"Le Congrès comme le Pentagone ont averti la Maison Blanche de l'aggravation de la situation en Irak, mais pendant des mois, elle n'a presque pas bougé", a-t-il déclaré. "Il est grand temps que le président présente son projet contre l'avancée du terrorisme en Irak et dans une région cruciale pour les intérêts américains".

Désavoué par le réseau el-Qaëda, l'EIIL, qui gravite à la frontière irako-syrienne et ambitionne d'y créer un Etat islamique, est accusé d'exactions- rapts et exécutions- en Syrie voisine, pays en guerre entre rebelles et régime.

D'ailleurs, le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Mme Navi Pillay, a exprimé sa "vive inquiétude" au sujet "d'informations sur des exécutions sommaires et extrajudiciaires (...) et le déplacement massif d'un demi-million supplémentaire de personnes" après l'offensive jihadiste. L'ONU a reçu des informations selon lesquelles des "soldats irakiens ont été sommairement exécutés durant la prise de Mossoul, ainsi que 17 civils travaillant pour la police dans une rue de la ville le 11 juin".



Lire aussi
Au lieu du dialogue attendu, un nouvel épisode de la confrontation entre l'Iran et l'Arabie
, l’éclairage de Scarlett Haddad

Souviens-toi de Saddam Hussein..., le point de Christian Merville

« Les sunnites d'Irak espèrent revenir au pouvoir et assister à la chute d'Assad »

Pas de troupes au sol mais un éventail d'options: face l'offensive des jihadistes en Irak, Barack Obama a annoncé qu'il trancherait dans les jours à venir, tout en réclamant un véritable dialogue politique sur place."Nous ne renverrons pas de troupes américaines au combat en Irak", a assuré vendredi le président des Etats-Unis lors d'une déclaration depuis les jardins de la Maison...
commentaires (4)

On a pas besoin de ton interférence Obama , elle n'est jamais de bonne augure pour la région , par contre assis toi et regarde à la télé comment on fait pour dégommer l'obscurantisme de la région , si pour la Syrie tu t'es amusé , pour l'Irak tu vas te régaler ! just Watch !

FRIK-A-FRAK

00 h 55, le 14 juin 2014

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • On a pas besoin de ton interférence Obama , elle n'est jamais de bonne augure pour la région , par contre assis toi et regarde à la télé comment on fait pour dégommer l'obscurantisme de la région , si pour la Syrie tu t'es amusé , pour l'Irak tu vas te régaler ! just Watch !

    FRIK-A-FRAK

    00 h 55, le 14 juin 2014

  • L'or noir fera-t-il exploser une guerre mondiale cette fois -ci.? A suivre .

    Sabbagha Antoine

    16 h 54, le 13 juin 2014

  • C'est la guerre de mille ans entre sunnites et chiites. Pendant ce temps Obama "étudie toutes les options". Son "étude" durera dix, vingt ans, on ne sait jamais. Comme il le fait pour la Syrie.

    Halim Abou Chacra

    16 h 45, le 13 juin 2014

  • LE CONFLIT RELIGIEUX, INITIÉ PAR DES INIQUITÉS ET DES INTERVENTIONS, ÉCLATE AU GRAND JOUR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 15, le 13 juin 2014

Retour en haut