Mondial : l'Espagne, championne du monde en titre, humiliée par les Pays-Bas
Pour ce remake de la finale de 2010, les Pays-Bas ont étrillé l'Espagne (1-5) dans leur premier match de cette Coupe du monde 2014, vendredi soir à Salvador.
Publié le 13 juin 2014 à 22h56, modifié le 15 juin 2014 à 00h54
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Au XVIe siècle déjà, la monarchie espagnole avait subi l'insurrection des Pays-Bas. Cet épisode que les historiens appellent « la révolte des gueux » s'est reproduit sur un terrain de football, au Brésil, en ce vendredi 13 juin qui aura porté malheur à la Roja. Pour leur premier match du Mondial 2014, à Salvador, les Néerlandais ont pris une revanche cinglante (1-5) sur l'Espagne.
Il y a quatre ans, ils avaient perdu de justesse (1-0) en finale de la précédente Coupe du monde, au Soccer City de Johannesburg, théâtre de la dernière apparition publique de Nelson Mandela.Pour la première fois, les deux finalistes sortants se retrouvaient donc dès l'ouverture du tournoi suivant. De quoi reléguer au second plan l'autre match de ce groupe B, Chili-Australie, prévu à partir de minuit (heure française) à Cuiaba.
En surclassant une Roja championne du monde et double championne d'Europe en titre, les Pays-Bas s'emparent là de la première place provisoire de leur poule. Un promontoir qui leur permettra peut-être d'éviter en huitièmes de finale le Brésil, grand favori du groupe A et auteur d'une victoire inaugurale contre la Croatie (3-1), hier, à Sao Paulo.
Ce large succès s'avère d'autant plus appréciable que peu d'observateurs s'attendaient ne serait-ce qu'à une victoire des Bataves. « La couleur orange a perdu de sa force », ironisait le quotidien espagnol El Pais à l'approche du match. Et pour cause : les Oranje – surnom de la sélection néerlandaise – n'avaient plus gagné depuis 2012 face à une équipe classée parmi les 25 meilleures nations au classement de la FIFA.
SECONDE PÉRIODE À SENS UNIQUE
Le naufrage de l'Espagne, première nation mondiale, jusque-là redoutable en sélection comme en club, est peut-être encore plus déroutant que le succès des Pays-Bas. Pour les Casillas, Xavi et autres Sergio Ramos, symboles d'une génération vieillissante, cette débâcle annonce-t-elle la fin d'un cycle ? Après le renoncement de Juan Carlos au trône d'Espagne, les footballeurs ibériques seraient-ils peu à peu en train d'abandonner le leur ?
En première période, les Espagnols ouvrent pourtant le score (1-0, 27e minute) par l'intermédiaire de Xabi Alonso, sur penalty, d'un tir à ras de terre à la droite de Cillessen. A l'origine, une faute peu évidente - voire inexistante - accordée à Diego Costa, qui s'est effondré après un léger contact avec De Vrij. Le jugement de l'Italien Nicola Rizzoli alimentera sûrement le débat sur l'arbitrage : hier soir, le Japonais Yuichi Nishimura avait sifflé un penalty très contestable qui avait fait basculer le match en faveur du Brésil.
Dans une Arena Fonte Nova acquise à leur cause, la réaction des Pays-Bas intervient juste avant la mi-temps. D'une habile tête plongeante, en extension, Robin van Persie lobe Iker Casillas (1-1, 44e), à la réception d'un long centre du latéral gauche Blind.
Pour la démonstration néerlandaise, il faudra patienter jusqu'à la seconde période. Dominateurs de bout en bout, au rythme des « Ole » du public, les Pays-Bas infligeront alors quatre buts supplémentaires, là où l'Espagne se montrera désespérément atone.
Inarrêtable, Robin Van Persie a inscrit un doublé à la 72e minute (4-1). Il sera imité par son compère Arjen Robben (53e et 80e), et accompagné par le défenseur De Vrij (64e). Malgré un ego qui donne parfois lieu à des scènes regrettables, comme cette altercation à l'entraînement, en début de semaine, entre Robben et son coéquipier Martins Indi, les solistes néerlandais donnent donc raison à leur entraîneur Louis Van Gaal.
De retour aux commandes de la sélection depuis 2012, l'ancien coach néerlandais du FC Barcelone a innové au mois de mai dernier : aujourd'hui, fini le 4-3-3 vernaculaire, place à un 5-3-2. En partance pour Manchester United dès la saison prochaine, l'entraîneur dispute là ses derniers matchs sur le banc des Pays-Bas.
Avec cette défaite, l'Espagne confirme une tendance étonnante : seulement 3 de 11 derniers matchs d'ouverture d'un champion en titre en Coupe du monde ont été gagnés par celui-ci (4 nuls, 4 défaites), l'Italie ayant, par exemple, concédé le match nul contre le Paraguay (1-1) en 2010.
Pour se remettre du coeur à l'ouvrage, les hommes de Vicente del Bosque peuvent toujours se remémorer leur parcours sud-africain : battue par la Suisse (0-1) en ouverture du tounoi, leur équipe était devenue par la suite la première à remporter le titre mondial après avoir perdu son premier match.