Irak : les jihadistes revendiquent l'exécution de 1 700 soldats chiites

 

Irak : les jihadistes revendiquent l'exécution de 1 700 soldats chiites

    Des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) auraient exécuté 1700 membres des forces irakiennes qu'ils avaient fait prisonniers, selon des photos publiées sur internet ce week-end. Washington a condamné dimanche un «horrible» massacre qui «traduit la soif de sang de ces terroristes».

    Les jihadistes ont indiqué, dans la légende accompagnant un des clichés, avoir exécuté des centaines de soldats, les photos montrant des dizaines de corps. Mais l'authenticité des images, publiées notamment sur le réseau Twitter et prises selon les insurgés dans la province de Salaheddine, au nord de Bagdad, n'a pu être confirmée.

    Sur une des images insoutenables mises en ligne, des insurgés regardent des hommes en civil avancer en ligne, penchés en avant, le regard fixé sur le sol et les pieds nus. Ils montent ensuite dans des camions, parmi lesquels au moins un véhicule pris aux forces de sécurité.

    Des mares de sang

    Un autre cliché montre des hommes forcés de s'allonger dans un fossé peu profond sous le regard d'insurgés, dont l'un brandit le drapeau de l'EIIL. Un homme portant un T-shirt jaune semble implorer d'être épargné. On voit ensuite les jihadistes armés de fusils apparemment en train de tirer dans le fossé.

    Sur une autre photographie, un insurgé pointe sa kalachnikov sur un fossé dans lequel se trouvent deux rangées d'hommes, les mains dans le dos. Sur le sol, des mares de sang, et, s'élevant du fossé, un nuage de poussière, provenant apparemment des tirs.

    Des images de propagande montrent des hommes encadrés par des combattants

    D'autres images montrent également un homme portant un béret rouge, de ceux que portent les soldats de l'armée irakienne, tirant sur une rangée d'hommes dans un autre fossé. Les photos ont été apparemment prises à trois endroits différents, peut-être quatre. Samedi, les corps brûlés de 12 policiers avaient été découverts à Ishaqi, au nord de Bagdad.

    Une contre-offensive des forces de sécurité

    Alors qu'un attentat à la bombe a fait 9 morts et 23 blessés dimanche à Bagdad, les jihadistes ont lancé la semaine passée une vaste offensive en Irak, s'emparant de larges territoires dans le nord et le centre du pays. L'EIIL, connu pour sa brutalité, cherche à créer un Etat islamique dans une zone frontalière entre l'Irak et la Syrie, où il est également très actif.

    En l'espace de trois jours -mardi, mercredi et jeudi-, les jihadistes de l'EIIL ont réalisé une avancée fulgurante, prenant la deuxième ville d'Irak, Mossoul, sa province Ninive (nord), Tikrit et d'autres régions de la province de Salaheddine, ainsi que des secteurs des provinces de Diyala (est) et de Kirkouk (nord).

    Les forces de sécurité, soutenues par des combattants de tribus, semblent néanmoins commencer à relever la tête. Elles ont ainsi repris samedi Ishaqi et Muatassam, dans la province de Salaheddine, non loin de Bagdad.

    Ce dimanche, un responsable de la sécurité a annoncé que ses forces avaient tué 279 «terroristes» au cours des dernières 24 heures, alors qu'elles se préparent à lancer une contre-offensive pour stopper l'avancée fulgurante des jihadistes. Les forces de sécurité ont repoussé un assaut d'insurgés sur la ville stratégique de Tal Afar, à 380 km au nord-ouest de Bagdad et à une soixantaine de kilomètres de la frontière syrienne, selon des responsables.

    Mais l'opération connaît quelques ratés. A Khanaqine, 150 km au nord-est de Bagdad, au moins six combattants des Peshmergas (forces kurdes) ont été tués dans un raid aérien de l'armée irakienne contre un convoi. On ignore si l'attaque, qui a eu lieu dans la nuit, visait spécifiquement les troupes kurdes ou les a touchées par erreur, le secteur étant divisé entre zones sous contrôle des insurgés et sous contrôle kurde.

    CHRONOLOGIE INTERACTIVE. De la chute de Saddam Hussein au réveil des jihadistes de l'EIIL

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