RDC – Virunga : Gorilles 1, pétrole 0

L’entreprise Soco International renonce à sa quête d’hydrocarbures dans les Virunga, en RDC. Mais la liste des parcs naturels menacés par les industries extractives est encore longue.

La réserve congolaise abrite la moitié de la population mondiale de gorilles des montagnes. © ROBERTO SCHMIDT / AFP

La réserve congolaise abrite la moitié de la population mondiale de gorilles des montagnes. © ROBERTO SCHMIDT / AFP

Publié le 17 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

Sous la pression de Londres et de l’Unesco, le britannique Soco International a fini par renoncer à son programme d’exploration pétrolière dans les Virunga, dans l’est de la RD Congo. L’affaire était particulièrement sensible : ce massif constitue le plus ancien parc naturel d’Afrique. Inscrit au patrimoine de l’humanité par l’Unesco, il abrite la moitié de la population mondiale de gorilles des montagnes – laquelle se résume à un petit millier d’individus.

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Malgré cette victoire environnementale, plusieurs autres sites africains sont actuellement menacés à des degrés divers par les industries extractives : le mont Nimba, aux confins de la Guinée, du Liberia et de la Côte d’Ivoire ; la chaîne du Ruwenzori, à cheval sur la RD Congo et l’Ouganda ; le lac Turkana, au Kenya ; le banc d’Arguin, sur le littoral mauritanien ; la zone humide d’iSimangaliso, en Afrique du Sud ; les Mana Pools, au Zimbabwe ; et la réserve de Selous, en Tanzanie.

Alors que les ressources en hydrocarbures se font de plus en plus rares dans les sites les plus accessibles, les parcs naturels sont toujours plus exposés à travers le monde. En mai, le président équatorien Rafael Correa a autorisé l’extraction de pétrole dans le parc Yasuni, en pleine forêt amazonienne. Et certaines grandes puissances émergentes comme la Chine ou la Russie tentent de remettre en cause l’un des plus vieux tabous en matière d’exploitation des ressources naturelles : l’Antarctique.

Pas de route pour se rendre sur place

Malgré tout, industrie extractive ne rime pas nécessairement avec désastre écologique. Un exemple récent, au Pérou, montre qu’entreprises et ONG peuvent avoir un dialogue constructif. Situé en pleine réserve indigène, le projet gazier de Camisea, mené par l’argentin Pluspetrol, est présenté comme un modèle du genre. Pour se rendre sur place, pas de route ; il faut prendre l’hélicoptère.

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Les pipelines sont enterrés et 4,3 millions d’euros vont être placés dans un fonds pour indemniser les 850 Indiens qui vivent dans la réserve. En mars, James Anaya, rapporteur spécial de l’ONU sur les droits des populations autochtones, a donné un avis globalement favorable à l’extension du projet.

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