Bygmalion: perquisition au siège de l'UMP

Deux députés UMP déposent plainte contre X dans l'affaire Bygmalion "au nom des militants".

AFP

[Exclusif] "La transparence au nom des militants." C'est à ce titre que deux députés UMP, Etienne Blanc (Ain) et Pierre Morel-A-L'Huissier (Lozère), vont déposer plainte mercredi contre X dans l'affaire Bygmalion auprès du parquet de Paris, selon nos informations. Une enquête préliminaire est déjà ouverte.

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"Nous avions participé à l'effort d'indemnisation, comme beaucoup de militants, lorsque le remboursement public de la campagne de Nicolas Sarkozy a été annulé par la commission nationale des comptes de campagne, explique Pierre Morel-A-L'Huissier. On apprend que le parti a servi lui-même de compte de campagne. Qu'est-ce qui s'est passé? Les militants veulent savoir. Je veux savoir." Selon ces parlementaires, les militants UMP ont été victimes dans cette affaire d'un préjudice moral et financier. Des soupçons que les nouvelles informations de Mediapart, selon lesquelles la dissimulation financière serait de 17 millions d'euros et non de 11 millions, ne risquent pas d'affaiblir.

Jean-François Copé, quand il était encore président de l'UMP, a pourtant déjà déposé plainte contre X. "Lui le fait au nom du parti, nous au nom des militants, explique Etienne Blanc. Les deux plaintes [du parti et la leur] vont être jointes à l'instruction, cela nous permettra d'avoir accès au dossier et de demander éventuellement des actes d'instruction."

"Chien échaudé craint l'eau froide"

N'aurait-il donc pas confiance dans la bonne volonté du parti de suivre le déroulé de l'enquête? "Chien échaudé craint l'eau froide. On ne peut pas être à la fois juge et partie", répond le député de l'Ain qui, pourtant, avait soutenu Jean-François Copé en 2012 face à François Fillon. "Cette plainte va nous permettre à Pierre Morel-A-L'Huissier et moi-même de suivre l'instruction per-son-nel-le-ment", martèle-t-il comme pour bien démontrer la défiance vis-à-vis de la direction.

Selon Le Monde, la nouvelle direction de l'UMP, sous la houlette du triumvirat Juppé-Fillon-Raffarin, se réserve aussi le droit de porter plainte au nom de l'UMP à l'issue d'un audit des comptes qui va être lancé. "Pourquoi attendre?, s'interroge Pierre Morel-A-L'Huissier qui est par ailleurs avocat. Les aveux par voie de presse dans cette affaire peuvent d'ores et déjà entraîner des qualifications pénales."

Les deux parlementaires précisent que tout militant ou parlementaire UMP qui le souhaite peuvent s'associer à leur plainte.

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