Alstom : Bouygues n'a pas l'intention de céder ses parts à Mitsubishi

 

Alstom : Bouygues n'a pas l'intention de céder ses parts à Mitsubishi

    Le trouble-fête. Le groupe Bouygues a affirmé mardi soir vouloir conserver les 29,3% de capital qu'il détient dans Alstom, adressant ce qui s'apparente à une fin de non-recevoir à l'offre du conglomérat japonais Mitsubishi Heavy Industries (MHI). Dans sa proposition commune avec Siemens portant sur la branche énergie d'Alstom, MHI avait annoncé souhaiter en effet monter jusqu'à 10% du capital d'Alstom en rachetant une partie des parts de Bouygues.

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    Le pdg de MHI, Shunichi Miyanaga, avait indiqué un peu plus tôt avoir envoyé lundi au géant français du BTP une lettre pour lui signifier cette offre.

    Mais par la voix de son porte-parole, Bouygues, qui «souhaite rester un actionnaire de long terme d'Alstom à hauteur de 29,3%» a indiqué  n'avoir reçu cette offre «que ce matin» (mardi) et qu'elle est formulée par MHI «sous réserve que la BPI rentre à hauteur égale» du groupe nippon dans le capital d'Alstom. Par ailleurs, cette offre ne contient «aucune proposition de prix», a précisé le porte-parole de Bouygues, qui rappelle que les deux administrateurs du groupe au sein du conseil d'administration d'Alstom (qui en compte 14) «suivront la recommandation du conseil» sur les offres en concurrence.

    Rush final pour les négociations

    General Electric a déposé une offre, qui expire le 23 juin, de 12,35 milliards d'euros pour racheter la totalité du pôle énergie d'Alstom. Siemens et MHI ont fait une proposition commune dans laquelle le groupe allemand reprendrait l'activité de turbines à gaz pour 3,9 milliards d'euros et MHI, outre sa prise de participation de 10% dans le groupe, proposerait d'injecter 3,1 milliards d'euros pour créer trois coentreprises dans lesquelles Alstom resterait majoritaire. Dans une deuxième phase, des discussions seraient ouvertes sur les activités transport, pour lesquelles Siemens propose la création d'un champion européen du ferroviaire en apportant l'ensemble de ses activités dans ce secteur.

    Le comité ad-hoc d'Alstom doit se prononcer en fin de semaine sur ces offres.

    GE planche sur une offre améliorée

    Mais avant cette date limite, General Electrics pourrait bien déposer une nouvelle offre améliorée. Le conglomérat industriel américain envisageait en effet mardi de céder son activité de signalisation à Alstom, afin de contrer l'offre de rachat concurrente. Cette décision serait un changement de cap pour GE, qui évoquait jusqu'ici une simple alliance dans ce domaine de la signalisation ferroviaire avec Alstom, qui fabrique aussi des équipements électriques et ferroviaires. Une telle opération renforcerait le pôle transport du groupe français.

    Les deux groupes sont encore en train de finaliser les détails de cette opération de dernière minute, ont indiqué à l'AFP des sources proches du dossier, qui ont requis l'anonymat. Le groupe de Fairfield (Connecticut, nord-est) va aussi proposer de créer deux coentreprises avec Alstom: l'une dans les réseaux intelligents et une autre dans les turbines hydrauliques. GE en contrôlerait la majorité du capital.