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Ai Weiwei a encore frappé. L'artiste dissident chinois, en liberté conditionnelle dans son pays, continue de narguer l'autorité, par ses pieds de nez postés sur le Net, qui ont, malgré la censure, un retentissement mondial. Le dernier en date commence le 11 juin. L'artiste poste sur son compte Instagram un selfie : en caleçon et chapeau de paille sur la tête, il vise une cible imaginaire avec sa propre jambe.
C'est en fait le début d'une série de photos d'anonymes du monde entier qui se sont pris au jeu en adoptant la même pose. Sur les réseaux chinois, Weibo ou WeChat, sur Twitter, sous le hashtag "Gunleg", des hommes, des femmes, des enfants, des créatures imaginaires, mettent le monde en joue avec leur jambe.
Un mème
Source d'inspiration possible d'Ai Weiwei, ce cliché qu'il a lui-même posté sur Instagram d'un ballet datant de la révolution culturelle : des danseuses belliqueuses se servent en effet de leur jambe comme d'une arme.
En quelques jours, Ai Weiwei a créé un mème, un comportement ou un phénomène transmis "par imitation ou par un quelconque autre moyen non génétique", précise le Oxford English Dictionary, en particulier Internet.
Les abus de la lutte antiterroriste
L'artiste a attendu lundi, soit quatre jours après son premier cliché, pour expliquer son geste : il s'agit, a-t-il dit, d'une "prise de position sur les abus de pouvoir commis au nom de la lutte antiterroriste". Un sujet brûlant pour la Chine confrontée actuellement à des attentats commis par des militants de la région musulmane du Xinjiang. Pour mater la rébellion, les autorités ont lancé une campagne de répression alliant vagues d'arrestations de suspects, procès sommaires, exhibitions publiques de condamnés et exécutions : ainsi, selon l'Agence France-Presse citant des médias chinois, ce même lundi, trois "terroristes" ont été condamnés à mort et treize autres, exécutés.
Mais la lutte antiterroriste et ses excès ne concernent pas que la Chine. C'est peut-être ce qui explique le succès viral exponentiel de la petite provocation d'Ai Weiwei. La pose a très visiblement inspiré les internautes du monde entier.
Oups le même humour déplacé !
L'Europe laxiste en paye déjà lev prix et n'a pas fini de le payer...
D'un membre de la nomenklatura, ayant bénéficié du régime en place, il est un peu facile de cracher dans la soupe.
La Chine a changé depuis 30 ans mais reste une démocratie à parfaire.
Un peu de patience M. A. Weiwei, entre temps vous aurez gagné beaucoup d'argent avec vos œuvres et le buzz que vous provoquez.