OSCELes observateurs enlevés en Ukraine sont «sains et saufs»
Tous les observateurs kidnappés en Ukraine, dont un Suisse, sont «sains et saufs». L'OSCE assure tout faire pour «nouer des contacts» avec ceux qui les détiennent.
L'OSCE a pu entrer en contact avec les deux équipes d'observateurs retenus dans l'est de l'Ukraine, a-t-elle annoncé jeudi. A Kiev, le parlement a approuvé la nomination de Pavlo Klimkine comme ministre des Affaires étrangères, tandis que les combats continuaient de faire rage dans l'Est.
Tous les observateurs dont un Suisse sont «sains et saufs» et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) consacre tous ses efforts à «nouer des contacts» avec ceux qui les détiennent, a déclaré jeudi Natacha Rajakovic, une porte-parole.
Le contact a pu être établi par d'autres membres de la mission d'observation, précise l'OSCE, qui refuse de donner d'autres détails «afin de ne pas menacer la sécurité» des observateurs manquants. Selon un responsable prorusse à Donestsk interrogé par l'AFP début juin, les deux groupes se trouvent vraisemblablement dans la région de Lougansk.
Nouveau ministre aux Affaires étrangères
A Kiev, le Parlement ukrainien a massivement approuvé jeudi la nomination au poste de ministre des Affaires étrangères, annoncée la veille, de Pavlo Klimkine. Ambassadeur en Allemagne, il représentait Kiev jusqu'à présent dans les négociations en cours avec la Russie pour une désescalade, avec la médiation de l'OSCE.
La Russie est «prête à travailler» avec lui, a indiqué le chef adjoint de la diplomatie russe, Grigori Karassine, cité par l'agence Ria Novosti, souhaitant «bonne chance» à «l'un des diplomates ukrainiens les plus expérimentés».
Gestion du gaz en question
Jeudi, les députés ukrainiens ont aussi accepté d'examiner un projet de loi confiant la gestion des infrastructures gazières de l'Ukraine à une coentreprise ouverte aux investisseurs européens ou américains.
Cette nouvelle entité détenue à 51% par l'Ukraine et à 49% par des partenaires étrangers s'occuperait de louer les gazoducs et les sites souterrains de stockage du gaz, dans le but de réduire la dépendance de Kiev vis-à-vis de Moscou tout en garantissant un transit fiable du gaz russe vers l'Europe.
Merkel et Hollande font pression sur Poutine
Le coût potentiel pour l'Europe du conflit qui oppose la Russie et l'Ukraine sur le gaz a été l'objet de discussions jeudi soir entre les présidents russe et français et la chancelière allemande. François Hollande et Angela Merkel ont appelé Vladimir Poutine à «reprendre les négociations» sur la fourniture de gaz russe à l'Ukraine, a annoncé la présidence française.
De son côté, le commissaire européen à l'Energie Günther Oettinger recevra le ministre ukrainien de l'Energie Iouri Prodan le 24 juin à Bruxelles pour préparer une reprise des négociations avec la Russie en matière de gaz, a annoncé sa porte-parole.
Le président ukrainien Petro Porochenko a enfin confirmé que son pays signerait comme prévu l'accord d'association et de libre-échange avec l'Union européenne le 27 juin.
Quatre mille «cercueils»
Pendant ce temps, de violents combats ont éclaté dans l'est de l'Ukraine entre forces armées ukrainiennes et séparatistes pro-russes. Les affrontements ont débuté en début de matinée près de la ville de Krasni Liman depuis laquelle les forces gouvernementales s'emploient à resserrer leur étau plus au sud et à l'est.
Environ 4000 combattants séparatistes seraient engagés dans ces combats pour lesquels les deux camps ont mobilisé des véhicules blindés, probablement des chars, précise une source militaire sans que l'information ait pu être confirmée. Quatre mille rebelles, «ça fera 4000 cercueils», a commenté le porte-parole des forces ukrainiennes Vladislav Selezniov.
Quant à la ville de Donetsk contrôlée par les séparatistes prorusses, elle rationne depuis mardi la distribution d'eau à ses habitants après des tirs d'artillerie qui ont touché les conduites d'eau de la région, a annoncé jeudi un responsable de la ville.
Condamnation de l'Otan
Selon le secrétaire général de l'Otan, la Russie a déployé ces derniers jours des milliers de soldats supplémentaires à la frontière orientale de l'Ukraine. Moscou «se ménage l'option d'une intervention plus en profondeur», a estimé Anders Fogh Rasmussen depuis Londres.
Si cela arrive, a-t-il souligné, «la communauté internationale aurait à répondre de manière plus ferme. Cela impliquerait des sanctions renforcées qui auraient un impact négatif sur la Russie», a conclu le secrétaire général de l'Otan.
ats
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