PHILOPATRIE. On a longtemps pensé que le manchot empereur (Aptenodytes forsteri) était un animal philopatrique, c'est-à-dire qui a tendance à retourner sur le même site chaque année pour y nicher. Mais des études menées par satellite révèlent que le manchot n'est pas si fidèle que ça.
Les colonies commencent à bouger
Une recherche menée par l'université du Minnesota, et comprenant d'autres scientifiques, a observé six cas en trois ans de colonies de manchots ayant changé de site de nidification, ainsi que l'apparition d'une nouvelle colonie sur un site habituellement désert. Ces mouvements inhabituels pourraient révéler un début de relocalisation de ces oiseaux.
BIEN PORTANTS. En Antarctique, le manchot empereur est encore le roi. Et le roi se porte bien : une étude de 2012 faisait état de la présence d'au moins 595.000 individus installés sur la banquise. Mais la tendance actuelle à la fonte des glaces peut constituer une menace pour la survie des colonies. Aussi, la constatation faite par les chercheurs constitue plutôt une bonne nouvelle. Ces derniers pensaient que la désertion observée de certains sites de nidifications signait la disparition d'une colonie.
Aujourd'hui, ils envisagent la possibilité que les manchots puissent tout simplement déménager ! " Nous venons d'apprendre quelque chose d'inattendu, et nous devons repenser la façon dont nous interprétons les fluctuations des colonies" constate Michelle La Rue, principale auteure de l'étude publiée dans la revue Ecography.
GUANO. Ces nouvelles données sur les populations de manchot proviennent d'images satellite haute définition. Grâce à une nouvelle technique les chercheurs ont pu augmenter la résolution des images pour faire la différence entre les manchots, la glace et l’ombre et les traces de guano.