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Prêt de 3 millions à l'UMP: les députés réclament des explications à Jacob

Christian Jacob le 10 juin dernier, avant le bureau politique de l'UMP.

Christian Jacob le 10 juin dernier, avant le bureau politique de l'UMP. - -

De Christian Estrosi à Hervé Mariton, les cadres de l'UMP réclament des explications à Christian Jacob sur le prêt accordé au parti par le groupe parlementaire UMP.

Qui était au courant du prêt de 3 millions d'euros du groupe UMP à l'Assemblée au parti endetté, à l'été 2012? Dimanche, ils sont beaucoup à donner l'impression de le découvrir. Dès samedi soir, le député Lionel Tardy expliquait sur BFMTV avoir appelé des collègues. Conclusion: "personne n'était au courant de ce prêt", explique-t-il, en ajoutant qu'il allait "demander des explications" lors de la prochaine réunion de groupe, mardi.

Christian Estrosi non plus ne cache pas sa surprise: "En tant que parlementaire UMP qui apporte sa cotisation à son groupe régulièrement, qui permet à son groupe de toucher une dotation de l'Etat, chaque année, en signant mon accord pour que cela puisse être fait, j'ai le droit de savoir pourquoi et dans quelles conditions cela s'est passé. Nous n'avons jamais été informés de cela et cela me choque, très clairement", a-t-il dit dimanche sur RCJ.

La décision de Bartolone accueillie favorablement

Désormais, nombreux sont ceux qui se tournent vers leur chef de groupe. A commencer par Hervé Mariton, député UMP de la Drôme. "On ne peut reprocher à Christian Jacob de n'avoir pas appliqué des règles qui n'existent pas, mais maintenant il faut des règles", a-t-il déclaré à l'AFP. "Je n'étais pas au courant de ce prêt car la responsabilité financière est assurée par le président. Mais nous avons tous une responsabilité de ne pas nous y être intéressés", a ajouté le député qui sera candidat à la présidence de l'UMP, lors du congrès du parti en novembre.

Face à la bronca des députés, Luc Chatel, secrétaire général par interim de l'UMP, a tenu à défendre le patron du groupe à l'Assemblée. Selon lui, Christian Jacob "n'a pas pris de décision qui soit illégale, n'a pas pris de décision en dehors de son champ de responsabilité. Il a une délégation du groupe pour cela. Il a agi en solidarité par rapport à son parti qui était exsangue", et "dans le cadre de ses responsabilités de président de groupe". Luc Chatel a d'ailleurs expliqué avoir été mis au courant du prêt en début de semaine, lors de sa prise de fonction.

Pour l'instant, Christian Jacob ne s'est pas encore exprimé. Il réserve ses réponses aux députés du groupe. Quant au parti, il tente de mettre de l'ordre dans ses finances. Et dans cette optique, la décision de Claude Bartolone de réformer les règles de financement des groupes politiques semble accueillie favorablement. "Je suis favorable à tout ce qui peut permettre plus de transparence", a reconnu Luc Chatel. Et en la matière, il semble que l'UMP ait encore du travail.

A. K. avec AFP