En 2013, le Conseil constitutionnel confirme le rejet du compte de campagne de Nicolas Sarkozy, qui conduit à son non-remboursement et la pénalité personnelle infligée au candidat. Prise dans la tourmente, l'UMP lance une opération dite du "Sarkothon", qui se révèlera un succès et renflouera les caisses. Le parti choisit aussi de payer lui-même la pénalité de 363 615 euros, que le Trésor public réclame à Nicolas Sarkozy.
Dans cette séquence, l'UMP s'appuie sur l'analyse juridique d'un avocat, Philippe Blanchetier, qui est le conseil du parti quasiment depuis sa création, en 2002, et qui valide ces solutions dans des notes argumentées. D'un point de vue purement juridique, la formation politique peut venir à l'aide du candidat qu'elle a soutenu.
Mais Philippe Blanchetier se trouve être aussi... l'avocat de Nicolas Sarkozy -c'est lui qui a plaidé son cas devant le Conseil constitutionnel- ainsi que le trésorier de l'Association des amis de Nicolas Sarkozy, fondée juste après la défaite de l'ancien chef de l'Etat en 2012.
Contacté par L'Express, Me Blanchetier explique qu'il "ne fait que du droit". "La pénalité personnelle n'est pas une amende, c'est une sanction administrative, précise-t-il. Une partie du dépassement du compte de campagne provenait d'initiatives de l'UMP. De plus, lorsque la collecte a été lancée, il a toujours été fait état d'un montant de 11 millions, qui incluait cette personnalité. Chacun a donné en connaissance de cause. Si cela n'avait pas été légal, je l'aurais dit."
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