Après avoir choisi de quasiment garder le silence lors de la conférence de presse organisée au club de football de Clermont-Ferrand, Helena Costa, qui devait devenir la première femme à entraîner un club professionnel masculin français avant de renoncer, lundi, a fini par s'expliquer dans la presse, mardi 24 juin.
Dans un communiqué publié par A Bola, quotidien sportif portugais, Helena Costa raconte que sa décision a été motivée par « le manque de respect » du club à son égard et « l'amateurisme » de l'organisation, en particulier dans ses relations avec le directeur sportif de l'équipe, Olivier Chavanon.
DÉSACCORD SUR LE RECRUTEMENT
Le principal point de crispation serait intervenu autour des choix de joueurs sélectionnés et notamment, selon la Portugaise, de la décision du club de recruter des joueurs sans son accord. « C'est inacceptable, irrecevable », dénonce-t-elle, expliquant qu'elle a appris cette arrivée par le biais d'une liste des joueurs devant se soumettre à des tests médicaux.
Dans son édition de mardi, L'Equipe affirmait également qu'Helena Costa aurait pu se heurter au peu de moyens du club, l'empêchant de faire venir des joueurs qu'elle souhaitait recruter.
« TU ME FATIGUES AVEC TES TONNES DE MAILS »
La sélectionneuse insiste cependant dans son communiqué sur l'attitude du manager du club qui n'aurait « pas répondu aux e-mails » et aux messages qu'elle lui adressait à ce sujet, jusqu'à finalement lui rétorquer : « Tu me fatigues avec tes tonnes de mails, (...) je ne suis pas ton exécutant. »
Elle réfute également les réponses du président du club, Claude Michy, qui n'a cessé d'affirmer que cette décision était « étonnante, surprenante, incompréhensible ».
« Rien n'était soudain ni inattendu », affirme-t-elle. Sa décision intervient, explique-t-elle, « après une série d'épisodes qui se sont déroulés au fil du temps », expliquant comment elle a sollicité plusieurs rendez-vous pour évoquer ces désaccords et faire en sorte que les rôles soient clarifiés au sein du club.
Lors de la conférence de presse, mardi, M. Michy avait, lui, affirmé :
« C'est une femme, elles sont capables de nous faire croire un certain nombre de choses. (...) Elle a simplement dit : “Je m'en vais.” On n'a pas réussi à lui faire changer d'avis. Elle part avec son secret. » « Elle a un problème de confiance qui s'est installé, mais je ne sais pas par quoi elle a été déstabilisée. (...) Maintenant, c'est la suite qui compte. Le club est structuré, il y a un staff pour entraîner les joueurs. On trouvera un autre entraîneur, ou une entraîneuse. »
Annoncée en mai à Clermont-Ferrand, l'arrivée d'Helena Costa avait fait l'effet d'une bombe et donné à ce club de deuxième division d'Auvergne une aura internationale, jusqu'aux pages du New York Times. Agée de 36 ans et surnommée « le Mourinho en jupons », Helena Costa avait assuré le 22 mai, lors de sa présentation à Clermont, qu'elle n'avait « pas peur » d'entraîner l'équipe clermontoise.
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