Les mères changent les couches; les pères forment les leaders, écrit MacKay
Peter MacKay , ministre fédéral de la Justice
Photo : La Presse canadienne / Sean kilpatrick
Prenez note que cet article publié en 2014 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le ministre de la Justice du Canada, Peter Mackay, est à nouveau accusé de colporter des stéréotypes sur le rôle de la femme au sein du noyau familial.
Le réseau anglais de Radio-Canada a obtenu deux courriels envoyés par le ministre à ses employés, l'un pour la fête des Mères, l'autre pour la fête des Pères.
Le premier semble limiter le rôle de la femme aux tâches ménagères. Le second positionne plutôt le père comme un modèle capable d'influencer des futures « générations de leaders ».
S'adressant en mai à ses « collègues », le ministre Mackay a félicité ces mères qui ont « deux emplois à temps plein : celui d'employée pour le ministère de la Justice durant le jour, et celui de mère dévouée et aidante ».
Lui-même père d'un jeune garçon, le ministre Mackay dit comprendre leur réalité.
Lorsque vous arrivez au bureau le matin, vous avez déjà changé des couches, fait des lunchs, couru après l'autobus scolaire, déposé les enfants à la garderie, pris soin d'un de vos proches vieillissants et peut-être même déjà pensé au souper.
Le courriel envoyé en juin à ses collègues masculins change de ton. Dans ce message, il louange ces « pères dévoués » qui « forment l'esprit et l'avenir la prochaine génération de leaders ».
« Nul besoin de dire que cela peut être colossal de considérer l'immense influence que nous aurons sur nos enfants tout au long de leur vie. Nos paroles, nos actions et notre exemple façonnent grandement qui ils deviendront », ajoute le ministre et père de famille.
Le cabinet du ministre MacKay n'a pas répondu aux demandes d'entrevues.
Des courriels critiqués
La lecture de ces courriels a fait réagir l'opposition. La porte-parole libérale en matière de commerce, Chrystia Freeland, dénonce les stéréotypes retransmis par ces deux courriels.
Je ne pense pas que cela reflète la famille canadienne moderne, et c'est humiliant pour les mères et pour les pères.
« Les mères comme les pères changent des couches et pensent au souper, et les deux tentent de développer l'esprit de leurs enfants, et de leur donner l'exemple », a-t-elle fait valoir.
Du côté du Nouveau Parti démocratique (NPD), le porte-parole officiel en matière de travail, Alexandre Boulerice, a dénoncé ce qu'il considère comme des propos « irrespectueux ».
M. Mackay nous dit à quel point sa vision du rôle et de la place des femmes est passéiste. On dirait qu'il vit dans les années 1940 et 1950.
C'est la deuxième fois que des propos du ministre Mackay sur la place des femmes font sourciller la classe politique. La semaine dernière, il a attribué le manque de femmes juges au pays au lien plus étroit qui unit les mères et leurs enfants.
Il a ensuite utilisé sa page Facebook pour rejeter ces « fausses allégations ».
Avec les informations de Radio-Canada avec La Presse canadienne