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Les touristes pourraient payer pour l'extension du métro parisien

Une nouvelle taxe de séjour devrait apporter 140 millions d'euros par an aux transports parisiens.

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Par Dominique Malécot

Publié le 25 juin 2014 à 01:01

A peine terminée la grève des trains de banlieue de la région parisienne, les députés devaient examiner, hier soir ou ce matin, un amendement au projet de loi de Finances rectificative 2014 instituant une taxe de séjour régionale de 2 euros par nuitée dans les hôtels d'Ile-de-France.

Alors qu'elle sera perçue dès le 1er septembre par les hôteliers, logeurs et propriétaires auprès des occupants ne payant pas de taxe d'habitation dans la région, son produit est évalué à quelque 140 millions d'euros par an. C'est plus du double de la soixantaine de millions d'euros que rapporte la taxe actuelle que les communes et les départements qui le souhaitent perçoivent auprès des professionnels du tourisme.

Cosignataire de l'amendement avec une douzaine d'élus, le député socialiste des Hauts-de-Seine Alexis Bachelay se disait hier soir « plutôt optimiste » sur les chances de voir cet amendement adopté avec l'aval du gouvernement.

En fait, ce dernier n'a guère le choix. Le 6 mars 2013, il avait entériné le projet de supermétro de rocade de la région parisienne Grand Paris Express complété par le plan de mobilisation pour les transports préparé par la région Ile-de-France pour moderniser et étendre le réseau existant. Les financements prévus étant notoirement insuffisants, il s'était engagé par la suite à apporter 750 millions d'euros de financements supplémentaires sur la période 2013-2017, soit une moyenne de 150 millions d'euros par an.

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Paris moins taxé que Bruxelles

Pour Alexis Bachelay, « le fait que le produit de cette taxe soit affecté à la région garantit qu'il s'agit bien de financer de l'investissement ». Pas question, donc, qu'elle contribue à financer l'abonnement de transports à tarif unique qu'ont encore demandé la semaine dernière les écologistes de la majorité au conseil régional. Il n'est pas non plus envisagé qu'elle soit affectée à la construction de la future liaison Charles de Gaulle Express, qui doit permettre de faire circuler des trains directs entre l'aéroport de Roissy et Paris. « Il s'agit de ne pas faire prendre de retard au projet du Grand Paris et au plan de mobilisation », insiste Alexis Bachelay.

« Il y a une logique à ce que le tourisme finance les transports en Ile-de-France, où de nombreux sites prestigieux sont desservis, a déclaré à l'AFP le député socialiste de Seine- et-Marne Olivier Faure. Les touristes vont en train à Versailles, à Fontainebleau, à Barbizon. » De leur côté, la secrétaire d'Etat au Tourisme, Fleur Pellerin, et la fédération hôtelière Umih ont déploré cette idée contraire à « l'attractivité touristique », les patrons de l'hôtellerie arguant même du fait que pareille taxe pourrait « faire fuir les touristes ».

Paris, où la taxe actuelle atteint de 42 centimes à 1,50 euro, selon la catégorie de l'hôtel, serait moins taxée que d'autres métropoles européennes comme Bruxelles, Berlin, Genève, Rome ou Barcelone. Le niveau des taxes y « est en moyenne quatre à cinq fois supérieur », selon le directeur des finances de la Mairie de Paris, auditionné en avril par la mission parlementaire sur la fiscalité des hébergements touristiques.

Dominique Malécot

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