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Les pays en développement privilégiés par les investisseurs

Selon la Cnuced, ils ont capté 54 % des flux d’investissement l’an dernier. Les Etats-Unis, devant la Chine, conservent leur première place.

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Les statistiques du Cnuced indiquent que les pays en développement se portent bien en matière d'acceuil des investissements

Par Richard Hiault

Publié le 24 juin 2014 à 19:01

Les effets de la grande crise s’atténuant peu à peu, la lente reprise économique mondiale va de pair avec la reprise des flux d’investissements directs à l’étranger (IDE). Selon les statistiques de la Conférence des Nations unies pour le Commerce et le Développement (Cnuced), publiées hier, les IDE entrants se sont inscrits en hausse de 9 % l’an passé, à 1.450 milliards de dollars. Si l’ensemble des pays ont pu bénéficier de ce regain, il n’en demeure pas moins que les pays en développement ont maintenu leur leadership en matière d’accueil de capitaux. Ces derniers ont attiré 778 milliards de dollars, captant ainsi 54 % du total des flux. Ils constituent, désormais, la moitié des 20 premiers pays d’accueil des IDE.

Si les Etats-Unis occupent toujours la première place du classement, suivis de la Chine (hors Hong Kong), la Russie s’est hissée au troisième rang (voir graphique). La France, qui apparaissait encore à la 16e place en 2012, a disparu de la liste des 20 premiers bénéficiaires (lire ci-dessous). L’Asie, en particulier les pays situés à l’est et au sud-est, a monopolisé près de 30 % des IDE mondiaux.

L’importance grandissante des pays en développement et en transition se traduit aussi par leur rôle en tant qu’investisseurs dans le monde. Cet ensemble de pays représente, désormais, avec 553 milliards de dollars, 39 % des flux sortants d’IDE, alors que le pourcentage n’était que de 12 % au début des années 2000. Même les pays les plus pauvres de la planète, qui dépendaient fortement d’investissements étrangers dans leurs industries extractives, commencent à diversifier leur économie. « L’industrie manufacturière et les services représentent aujourd’hui 90 % de la valeur des projets annoncés en Afrique et dans les pays les moins avancés », souligne la Cnuced.

Le déclin de l’Europe

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Dans ce contexte, il n’est donc guère étonnant que les IDE destinés aux pays développés voient leur importance relative décliner. « L’Europe, traditionnellement la plus grande région à bénéficier des IDE entrants, compte en 2013 moins d’un tiers des flux enregistrés en 2007 », remarque la Cnuced. Les Etats-Unis et l’UE ont subi un effondrement puisqu’à eux deux ils n’ont capté, en 2013, que 30 % des flux, contre plus de 50 % avant la grande crise. « Sur 39 pays développés, plus de la moitié ont subi un recul de leur montant d’IDE en 2013 », souligne Axèle Giroud, l’une des auteurs du rapport.

La reprise globale des IDE, qui devrait se poursuivre – la Cnuced prévoit 1.800 milliards de dollars en 2016  –, ne va pas sans soulever quelques inquiétudes et interrogations. Premièrement : les cas de conflits entre une multinationale et un Etat se multiplient. Deuxièmement : des tendances protectionnistes se font jour. La Cnuced a ainsi recensé 568 cas de disputes à la fin 2013, initiées essentiellement par des multinationales européennes et américaines. Face à ces risques de conflit croissants, plusieurs Etats d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine ont décidé de dénoncer les accords de protection des investissements signés par le passé. L’an dernier, une soixantaine de pays a adopté 87 mesures affectant les investissements des entreprises. Depuis 2000, les mesures restrictives sont en nette progression par rapport aux mesures de libéralisation. « Aujourd’hui, les gouvernements sont de plus en plus soucieux de l’impact des investissements étrangers sur leur politique économique, leur stratégie et n’hésitent pas à bloquer certains projets », explique Axèle Giroud, relevant, entre autres, le cas du Canada dans le secteur des télécoms.

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