La crèche Baby-Loup à Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne, le 3 juin 2014

La crèche Baby-Loup à Conflans-Sainte-Honorine, en région parisienne, le 3 juin 2014.

afp.com/Eestelle Emonet

La Cour de cassation a confirmé ce mercredi le licenciement pour faute grave de la salariée voilée de Baby-Loup. Fatima Afif, puéricultrice et directrice adjointe de cette crèche de Chanteloup-les-Vignes, avait été licenciée en 2008. Motif: elle avait refusé de retirer son voile malgré les demandes de sa directrice.

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Depuis six ans, cette affaire fait l'objet d'un débat sur la laïcité, qui dépasse le simple cas de Fatima Afif.

Dans son arrêt, la Cour de cassation estime entre autres que, le règlement intérieur de l'association Baby-Loup disposant que "le principe de la liberté de conscience et de religion de chacun des membres du personnel ne peut faire obstacle au respect des principes de laïcité", et vu le nombre de salariés, "la restriction à la liberté de manifester sa religion [...] était suffisamment précise, justifiée [...] et proportionnée".

>> Lire aussi: la laïcité, "otage d'un conflit du travail"

Un feuilleton judiciaire

La décision de ce mercredi est la cinquième dans cette affaire en six ans. Voici les quatre précédentes:

  1. 2010: le conseil des prud'hommes de Mantes-la-Jolie émet un jugement en faveur du licenciement
  2. 2011: la cour d'appel de Versailles confirme le licenciement
  3. mars 2013: coup de théâtre. La Cour de cassation annule le licenciement
  4. novembre 2013: deuxième surprise. La cour d'appel de Paris confirme de nouveau le licenciement

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Fatima Afif n'a désormais plus de recours possible auprès de la justice française. Mais l'ex-salariée de Baby-Loup pourrait, comme elle l'a laissé entendre, porter l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme.

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