Yulin, une ville de la Région autonome Zhuang du Guangxi, au sud de la Chine, est chaque année au moment du solstice d'été le théâtre d'un festival un peu particulier, celui de la viande de chien : pendant les jours qui précèdent l'événement, le 21 juin, les marchands exposent les animaux dans des cages. Ils sont souvent tués sur place, puis leurs carcasses sont empilées sur les étals de bouchers ou suspendues à des crochets. Le soir du 21 juin, l'on ripaille autour de grandes tablées. Les plats de viande de chien, en fondues ou potées, se consomment accompagnés de lychees et d'alcools forts.
Mais voilà : la sensibilité croissante d'une partie des Chinois pour la protection des droits des animaux, et l'engouement pour le meilleur ami de l'homme, ont fait de Yulin un champ de bataille où s'affrontent « ceux qui portent haut la bannière de la moralité », et ceux qui « défendent les coutumes traditionnelles », note le Xinjing Bao (Nouvelles de Pékin), le quotidien libéral pékinois, dans un éditorial le 23 juin. Avec près de 80 millions de pages vues sur le microblog Weibo, Yulin est « aussi chaud cette année que la coupe du monde de football », poursuit le journal.
« ATTEINTE AUX DROITS DE L'HOMME »
L'empoignade est généralisée : « A-t-on jamais vu un cochon qui protège son maître ? Un poisson qui vous accueille quand vous rentrez à la maison ? Un mouton qui s'asseoit à vos côtés quand vous êtes triste et vous lèche les larmes du visage ? », s'est ainsi emporté ainsi un amoureux de la race canine face aux indifférents.
Plusieurs stars, telle Vicky Zhao, sont montées au créneau pour exprimer leur indignation. A quoi certains répondent qu'empêcher la consommation de viande de chien, légale en Chine, est « une atteinte aux droits de l'homme ». A Yulin, des défenseurs des animaux ont défilé en file indienne sur les marchés, peu rassurés – les commerçants locaux sont teigneux – derrière un moine en robe orange déterminé à bénir les chiens abattus et ceux qui allaient l'être.
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