Suicide assisté : "J'ai fait preuve d'un acte d'humanisme", estime un médecin

L'acquittement du Dr Bonnemaison, qui a aidé sept de ses patients à mourir, et le cas Vincent Lambert, un tétraplégique dont le maintien en vie est en débat, a relancé les discussions autour de la fin de vie. Un médecin qui a accompagné l'un de ses patients dans sa démarche de suicide raconte sous couvert d'anonymat le déroulement des événements.
"Il m'a dit que son handicap s'aggravait et qu'il pensait à mettre fin à ses jours. Il m'a demandé si je pouvais l'aider, se souvient le médecin. Je lui ai dit que je pouvais le guider dans un suicide assisté". C'est alors que le professionnel de santé prescrit les produits dont il a besoin pour cela. La famille de son patient les conservera précieusement jusqu'au jour où ce dernier décide de sauter le pas.

Une décision à prendre à plusieurs

"Il a suivi mes instructions et a pris les médicaments. Je l'ai assisté jusqu'à son dernier souffle, raconte le médecin. Il s'est éteint en présence de sa famille, de son kiné et de moi. Je suis très satisfait d'avoir fait quelque chose de bien mais j'ai mis quelques jours à m'en remettre (...) J'ai fait preuve d'un acte d'humanisme".

Et de conclure : "S'il fallait faire quelque chose pour aider un homme en phase terminale, je l'aiderais (...) Une telle décision ne peut être prise par un homme seul. il faut l'aval du patient ou de sa famille".