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Plancton, saint-jacques, huîtres et autres coquillages menacés par l’acidification des océans

Les eaux marines, absorbant une partie des émissions de CO2, deviennent toujours plus corrosives. Ce phénomène représente l'une des conséquences les plus périlleuses du changement climatique en cours.

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Publié le 15 novembre 2013 à 12h08, modifié le 15 novembre 2013 à 15h16

Temps de Lecture 3 min.

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Image sous-marine de plancton.

Encore méconnu du grand public et des responsables politiques, le phénomène d'acidification des océans est l'une des conséquences les plus périlleuses du changement climatique en cours.

C'est ce que rappellent sans ambages les conclusions du troisième symposium international sur le sujet, publiées vendredi 15 novembre, qui précisent clairement la magnitude du phénomène : « Selon les travaux publiés les plus récents, le rythme d'acidification des océans de la planète pourrait être sans précédent depuis trois cents millions d'années. »

  Les conclusions du symposium (en anglais)

Ce phénomène, prévient la communauté scientifique, est susceptible de réduire la productivité biologique des océans et d'avoir un fort impact sur la sécurité alimentaire et les économies.

Réunis à Monterey (Californie) sous l'égide de l'Unesco et d'organismes scientifiques internationaux, un demi-millier d'experts de 37 pays ont dressé l'état des connaissances sur cette question émergente. Celle-ci n'a commencé à percer dans la littérature scientifique qu'à la fin des années 1990 – bien après les premiers travaux sur le changement climatique stricto sensu qui remontent, eux, à la fin des années 1970.

CROISSANCE DE L'ACIDIFICATION DE 26 % EN 150 ANS

La baisse du pH des océans est pourtant le résultat d'un mécanisme simple : une part du dioxyde de carbone (CO2) émis par les activités humaines se dissout dans la mer et contribue à l'acidifier.

Depuis la révolution industrielle, écrivent les experts, l'acidité des eaux de l'océan a en moyenne crû de 26 %. Et, si les émissions de CO2 restent sur leur trajectoire actuelle, une augmentation de 170 % est à attendre d'ici à la fin du siècle.

Or, dans un milieu plus acide, les organismes marins comme les mollusques et certains planctons ne peuvent plus construire leur coquille ou leur exosquelette calcaire. Lorsqu'il s'agit d'espèces commerciales (huîtres, moules, coquilles Saint-Jacques, etc.), ce sont les économies qui seront touchées. Voire qui le sont déjà. « Certains bassins de production sont déjà contraints de s'adapter ou de se relocaliser », écrivent les experts. De même, l'aquaculture sera pénalisée. La fragilisation d'autres espèces bouleversera l'ensemble de la chaîne alimentaire marine. « On sait par exemple que les ptéropodes sont un élément important de la chaîne alimentaire : ils représentent, au printemps et en été, environ 90 % de l'alimentation des saumons du Pacifique, explique Jean-Pierre Gattuso, chercheur au Laboratoire d'océanographie de Villefranche-sur-Mer (CNRS, université Paris-VI) et coauteur du document de synthèse du symposium. Or les ptéropodes sont en très mauvaise posture face à l'acidification des océans. Ils commencent déjà à ne plus pouvoir se développer dans certaines zones de l'océan austral. »

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