UMP : la dette est proche de 80 millions d'euros selon Fillon

 

UMP : la dette est proche de 80 millions d'euros selon Fillon

    L'UMP est face à une montagne de dettes, c'est connu. Ce qui l'est moins, c'est son montant. Une centaine de millions d'euros, selon des fuites dans la presse? 55 millions, comme l'affirmait en mars Jean-François Copé, encore président du parti? Ni l'un ni l'autre. Alors que l'audit des comptes de l'UMP doit être conclu le 8 juillet, François Fillon a dévoilé ce dimanche que «le chiffre d'endettement est plus proche de 80 (millions d'euros)». En tant que membre du triumvirat qui gère temporairement le parti, il a «des éléments» pour l'affirmer.

    Au micro du Grand Jury RTL/LE Figaro/LCI, l'ancien Premier ministre n'a pas cherché à minimiser les conséquences de cette ardoise colossale. Grave, il a avoué : «L'UMP va se trouver dans une situation où le remboursement de la dette, l'apurement des comptes, va affaiblir considérablement son activité politique.»

    Fillon veut un président de l'UMP issu de «la génération montante»

    Si la formation en est arrivée là, c'est «pour l'essentiel en raison des factures indues, assumées, payées par l'UMP, dont on nous dit qu'elles ont servi à financer la campagne présidentielle», a-t-il confié. Mais dans le même temps, interrogé sur l'affaire Bygmalion, il a assuré qu'il «n'en savait rien» si l'argent avait servi à financer la campagne de Nicolas Sarkozy pour sa réélection.

    A mesure que l'enquête avance dans cette affaire, les questions autour du rôle de l'ancien président de la République sont de plus en plus pressantes. Son rôle supposé est sur toutes les lèvres, mais il a fait savoir qu'il n'était au courant de rien. Fillon, là-dessus aussi, «n'en sait rien». Mais il a fini quand même par lâcher :  «Même si j'ai ma petite idée... Mais il faut respecter les règles, il y a une enquête en cours, des magistrats qui travaillent.»

    Alors que l'UMP doit désigner son nouveau président à l'automne prochain, Fillon a estimé que le rôle du prochain patron du parti sera de «remettre de l'ordre dans les comptes, d'essayer de rassembler et de faire en sorte que les primaires puissent être organisées dans de bonnes conditions.» Et ce ne sera pas lui, a-t-il laissé entendre. D'abord parce que, même si les statuts du parti le permettent, il ne veut pas d'un président de parti candidat à la primaire de 2016. Or, il ne cache pas ses ambitions présidentielles.

    Fillon tacle Sarkozy

    Et puis, «beaucoup de raisons (le) poussent à souhaiter qu'il appartienne à la génération montante.» Au petit du jeu du casting rêvé, l'ancien locataire de Matignon s'est amusé à rester évasif. François Baroin? «Il ferait un excellent président de l'UMP... Comme d'autres.» Xavier Bertrand? «Il ferait un très bon président» Bruno Le Maire? «Il ferait certainement un bon président.»

    Forcément le nom de Sarkozy, qui réfléchit à prendre les rênes du parti avant de viser à nouveau l'Elysée, a été évoqué. A l'heure où le Mondial de football au Brésil capte tous les regards, Fillon adresse un tacle bien appuyé à l'ex-chef de l'Etat : «Il ne fait pas partie de la génération montante.»

    VIDEO. François Fillon au Grand Jury