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Dans le 7e secteur de Marseille, le FN refuse les subventions aux centres sociaux

Le maire frontiste Stéphane Ravier installe sa politique par des actes symboliques et demande à ses fonctionnaires de « ne parler que le français ».

Par  (Marseille, correspondant)

Publié le 29 juin 2014 à 18h18, modifié le 30 juin 2014 à 10h01

Temps de Lecture 4 min.

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La « circulaire » est signée Stéphane Ravier. Elle « interdit l'usage d'une langue autre que le français aux agents en service, notamment dans les centres sociaux ou d'animation ». Pour justifier cet étonnant courrier, le nouveau maire Front national du 7e secteur de Marseille évoque des « plaintes de personnes se sentant exclues ou discriminées du fait de l'usage de langues étrangères par certains agents ». L'administration n'a pas trace de ces plaintes mais, dans des quartiers nord où la population d'origine maghrébine ou comorienne est nombreuse, le signal est évident. Et illustre la – désormais effective – prise en mains frontiste sur l'administration de ce territoire de plus de 150 000 habitants.

Si la structure de l'agglomération marseillaise – une mairie centrale, huit mairies de secteur – le prive de pouvoirs étendus, M. Ravier agit sur d'autres leviers. Depuis quelques jours, il exige qu'un employé municipal défroisse tous les matins le drapeau tricolore ornant la mairie, puis veille, le reste de la journée, à ce qu'il ne s'enroule pas sur lui-même…

Mercredi 25 juin, à quelques heures d'un France-Equateur qu'il ne voulait pas rater, M. Ravier a dévoilé sa ligne politique. En conseil de secteur, sa majorité a rejeté en bloc plusieurs rapports municipaux touchant à l'animation sociale, à la réhabilitation urbaine et à la prévention de la délinquance dans les quartiers en déshérence de ces 13e et 14e arrondissements. « Je refuse cette politique socialisante qui veut que l'on déverse des millions d'euros vers ces quartiers en nous faisant croire que cela va changer la nature de celles et ceux qui y habitent, a répondu M. Ravier aux demandes d'explication de l'opposition. Je refuse que les deniers publics soient utilisés dans ces zones criminogènes. »

Premières cibles, la dizaine de centres sociaux du secteur. Les élus frontistes ont voté contre l'attribution de subventions de plusieurs centaines de milliers d'euros. Une « riposte politique » assumée par le FN. Après l'élection de M. Ravier, l'Union des centres sociaux des Bouches-du-Rhône avait appelé à « la création d'un espace collectif d'observation, de réflexion et d'alerte ». Réponse de l'intéressé : « Il y a là une volonté de sortir du cadre de l'intérêt général. Il est logique que les centres sociaux soient sanctionnés. »

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