Le placement en garde à vue de Nicolas Sarkozy, mardi 1er juillet, a suscité de nombreuses réactions. Du côté de la majorité, on s'en remet surtout à la justice pour éviter de ne trop commenter l'affaire.
C'est ainsi que le ministre de l'agriculture, Stéphane Le Foll, a rappelé sur i-Télé que l'ex-chef de l'Etat était « un justiciable comme les autres », estimant que « la justice enquête et doit aller jusqu'au bout ».
Le ministre du travail, François Rebsamen, a lui estimé qu'« avec Nicolas Sarkozy on est habitué à l'inédit ». « C'est une affaire sérieuse, mais je n'ai pas à apporter de commentaire, a-t-il ajouté sur France Culture. [...] Disons que la période a été marquée quand même, en matière de dépenses financières, de non-respect des règles, par des excès qui se retrouvent aujourd'hui devant la justice. »
« ACHARNEMENT »
Dans le camp de l'ancien chef de l'Etat, les réactions sont bien plus fortes, beaucoup dénonçant un « complot ». A l'image du député UMP du Nord Sébastien Huyghe, qui estime que les juges « s'acharnent » contre Nicolas Sarkozy :
Quand le maire UMP de Nice, Christian Estrosi, déplore sur Twitter « un tel déferlement de haine » :
Des accusations reprises par Valérie Debord, déléguée générale adjointe de l'UMP, interrogé sur BFM-TV :
« L'acharnement est tel contre l'ancien président de la République... A chaque fois qu'il évoque son éventuel retour aux affaires, étonnamment, il est inquiété par une affaire de justice qui immédiatement fait pschitt : Bettencourt, Karachi, on voit bien (...), je ne suis pas sûre que ce soit la bonne façon de rendre la justice au nom du peuple. »
Face à ces accusations, le président du groupe écologiste au Sénat, Jean-Vincent Placé, a au contraire fait valoir que « le mérite du gouvernement depuis le début est qu'il n'y a plus de suivi des affaires ».
« UNE PROCÉDURE DISPROPORTIONNÉE »
Au sein du parti de l'opposition, tout le monde n'adhère pas à la théorie du complot. « Est-ce qu'un président de la République est un justifiable comme un autre ? Oui, je le pense », a réagi pour Le Monde le député UMP des Français de l'étranger, Thierry Mariani, tout en critiquant la forme :
« En revanche, je trouve disproportionnée la procédure : la mise en garde à vue est une arme nucléaire. Il aurait pu être convoqué en tant que témoin assisté et non en garde à vue directement. [...] Cette affaire des écoutes n'est finalement qu'une affaire dans l'affaire Bettencourt, dans laquelle Nicolas Sarkozy a été blanchi. »
Rama Yade, vice-présidente de l'UDI et ancienne ministre de M. Sarkozy, interrogée sur France Info, a elle déclaré attendre « le respect de deux principes : la présomption d'innocence et l'indépendance de la justice », sans autre commentaire.
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