Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue ce mardi dans un dossier de trafic d'influence présumé.

Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue ce mardi dans un dossier de trafic d'influence présumé.

L'Express

Avez-vous cherché à obtenir des informations sur l'affaire Bettencourt?

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Nicolas Sarkozy a été placé en garde à vue à l'office anti-corruption de la police judiciaire (Oclciff) pour être entendu dans un dossier de trafic d'influence présumé. L'Oclciff veut établir si l'ancien président de la République a cherché à obtenir des informations sur l'affaire Bettencourt auprès d'un haut magistrat, avec l'aide de son avocat Me Thierry Herzog.

Plus précisément, Gilbert Azibert, avocat général près la Cour de cassation, a-t-il pu user de son influence au profit de Nicolas Sarkozy, alors que la Cour de cassation devait se prononcer le 11 mars sur la saisie des précieux agendas de l'ancien chef de l'Etat dans cette affaire? Une enquête "contre X" est ouverte pour "trafic d'influence" et "violation du secret d'instruction", avait révélé L'Express. C'est dans le cadre de cette information judiciaire que Me Thierry Herzog et Gilbert Azibert ont également été interpellés cette semaine.

Avez-vous promis un poste à Monaco à Gilbert Azibert, en échange de ce petit "service"?

D'après des informations publiées par Mediapart au printemps, Me Thierry Herzog s'est "félicité du dévouement de son informateur (Gilbert Azibert): il a bien bossé", aurait-il dit à Nicolas Sarkozy. Aurait-il pu bénéficier d'une intervention de leur part, en échange de ce "service" supposé? Le "renvoi d'ascenseur" aurait concerné une nomination à Monaco. Le poste de procureur et garde des Sceaux de la principauté monégasque a échappé à Gilbert Azibert, mais ce "service" aurait été évoqué dans les écoutes téléphoniques de Nicolas Sarkozy au mois de février.

Etiez-vous informé de votre placement sur écoute, dans le cadre de l'affaire du financement libyen?

Car cette affaire découle d'une autre affaire. Nicolas Sarkozy et quelques-uns de ses proches dont l'avocat Me Thierry Herzog, ont été placés sur écoutes, dans le cadre d'une autre enquête, concernant les accusations de financement par la Libye de Mouammar Kadhafi de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. Sans ces écoutes téléphoniques, pas d'informations sur les liens supposés entre Nicolas Sarkozy, son réseau et Gilbert Azibert. Cette semaine, les enquêteurs veulent aussi savoir si Nicolas Sarkozy a été illicitement informé de ce placement sur écoute.

Si non, alors pourquoi avoir utilisé le pseudo de Paul Bismuth et un deuxième téléphone pour contacter votre avocat Me Thierry Herzog?

Si la réponse de Nicolas Sarkozy est négative, alors cette autre question se pose. Pourquoi Me Thierry Herzog aurait-il ouvert une deuxième ligne téléphonique prépayée pour son client? Pourquoi aurait-il utilisé le nom de Paul Bismuth pour ce faire? Pourquoi avoir recherché une confidentialité accrue, si ce n'est pour pouvoir échanger au sujet de cette affaire sans être écoutés par les enquêteurs? Peine perdue: cette deuxième ligne a été placée sous surveillance dès qu'ils ont appris son existence.

Assumez-vous votre comparaison entre la justice française et la Stasi?

Dans une tribune au Figaro, l'ex-président sortait de son silence en mars dernier pour contre-attaquer sur l'affaire des écoutes. Il affirmait que les principes sacrés de la République "sont foulés aux pieds." Il comparait les écoutes à la Stasi, la police politique de l'Allemagne de l'Est.

"Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi. Il ne s'agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l'endroit de ses opposants. Il s'agit de la France". Assume-t-il ces propos encore aujourd'hui, alors que ses proches dénoncent de nouveau ce mardi un acharnement de la justice française à son égard?






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