
Abdulla Yameen a remporté samedi l'élection présidentielle aux Maldives, battant au second tour, selon des résultats quasi-définitifs, l'ancien président et chef de l'opposition Mohamed Nasheed. Ce dernier était pourtant donné favori après avoir terminé en tête au premier tour avec 47 % des voix.
Alors que 98 % des suffrages avaient été dépouillés, Abdulla Yameen l'emportait avec 51,3 % des voix contre 48,6 % à Mohamed Nasheed, selon les résultats fournis par la Commission électorale.
M. Yameen, 54 ans, est le demi-frère d'un autre ancien président, Maumoon Abdul Gayoom, qui a régné pendant trente ans sur les Maldives et leurs 350 000 habitants, des musulmans sunnites. Il était le candidat du Parti progressiste de M. Gayoom.
Après l'annulation d'un résultat et le report de deux scrutins, le vote pour le second tour de la présidentielle avait finalement été organisé samedi sous forte pression de la communauté internationale. Les chancelleries occidentales avaient accusé à plusieurs reprises les autorités des Maldives de faire obstruction à l'élection pour des raisons politiques. Les Etats-Unis et l'Union européenne avaient mis les Maldives en demeure d'organiser un second tour samedi pour désigner un nouveau président afin d'éviter une vacance du pouvoir, le mandat du président sortant Mohamed Waheed ayant expiré le week-end dernier.
ESPOIR DE STABILITÉ
M. Nasheed, ancien détenu politique et vainqueur des premières élections libres de 2008, était donné favori de la présidentielle, vingt-et-un mois après avoir démissionné sous la pression de la rue. Il avait remporté le premier tour le 7 septembre avec 45 % des voix, mais ce résultat avait été annulé par la Cour suprême, qui avait accueilli favorablement une plainte à propos d'irrégularités concernant une liste électorale.
Après une nouvelle tentative avortée, le premier tour avait été organisé une deuxième fois le 9 novembre, donnant à M. Nasheed une avance encore plus nette – 47% des voix – mais insuffisante pour être élu au premier tour.
Lors de son ultime discours de campagne, jeudi, Mohamed Nasheed a reproché à ses rivaux d'instrumentaliser l'islam en l'accusant d'être à la tête d'un parti trop laïque et trop proche de l'Occident.
Les troubles politiques émaillés de manifestations parfois violentes dans les rues de Male, la capitale, ont nui au tourisme, source cruciale de devises étrangères de l'archipel, incapable d'importer la totalité de sa demande de carburants. Même si le second tour se passe dans le calme, il n'est pas certain que l'élection ramènera de la stabilité.
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