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Dans la presse étrangère : « Pauvre Sarko ! Lui qui s'était retiré du cirque politique... »

La garde à vue, puis la mise en examen, de l'ancien chef de l'Etat français est vue comme un « choc dévastateur » pour ses « espoirs de retour » par la presse internationale.

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Publié le 02 juillet 2014 à 06h05, modifié le 02 juillet 2014 à 10h57

Temps de Lecture 4 min.

La garde à vue, puis la mise en examen, de l'ancien chef de l'Etat français est vue comme un « choc dévastateur » pour ses « espoirs de retour » sur la scène politique.

« La France est sous le choc », selon le quotidien britannique The Independent. « Tremblement de terre dans la maison UMP », juge, plus nuancé, l'italien Il Tiempo. La garde à vue – et désormais la mise en examen – de Nicolas Sarkozy, mardi 1er juillet, pour une affaire de « corruption » et de « trafic d'influence » présumés dans « l'affaire des écoutes », est un véritable « coup dur » pour l'ancien président et « ses espoirs d'un retour sur la scène politique avant 2017 », selon le Guardian.

« Le système d'écoutes est un vice développé pendant la carrière de gendarme plénipotentiaire [de Nicolas Sarkozy] – comme ministre de l'intérieur puis comme président (…). Mais le "voyeur" [en français dans le texte] a été pris sur le fait avec ses propres méthodes, assène le quotidien espagnol El Mundo, en référence à la mise sur écoute dont a fait l'objet l'ex-chef de l'Etat. Les magistrats ont utilisé les mêmes méthodes et l'enquête conduit désormais à la malédiction posthume de Kadhafi. Le spectre du tyran libyen menace la crédibilité même de Sarkozy juste au moment où l'ancien chef de l'Etat amorçait son retour sur la scène politique. » C'est en effet à propos d'une enquête sur un possible financement de la campagne présidentielle de 2007 par Mouammar Kadhafi que M. Sarkozy aurait cherché à obtenir des informations couvertes par le secret de l'instruction, voire de modifier le cours de l'enquête.

« IMAGE D'UN CRIMINEL »

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Cette mise sur écoute – révélée par Le Monde en mars – marque encore le New York Times, qui juge « cette tactique inhabituellement agressive dans un pays où la fonction de président est vue comme l'incarnation de la nation ».

Les poursuites judiciaires visant Nicolas Sarkozy, un complot pour empêcher le retour de l'ancien chef de l'Etat ? C'est le discours de ses partisans, sur lequel s'attarde la BBC. « Bien que son traitement aura été plus délicat que celui d'un trafiquant de drogue, (...) [sa garde à vue] restera une profonde humiliation. Et elle fixera l'image de Sarkozy comme d'un criminel dans l'opinion publique », affirme le correspondant à Paris du groupe audiovisuel britannique.

« C'est pour cette raison que ses partisans sont persuadé qu'il s'agit là d'un vaste complot, affirmant qu'il y a ridiculement peu dans le dossier que les magistrats tentent de construire à son encontre. Les plus remontés assurent qu'il s'agit d'un complot coordonné depuis l'Elysée, où Hollande vit dans la peur du retour de son ancien rival.

Les plus nuancés disent qu'il est trop machiavélique de parler de conspiration : qui a besoin d'un complot quand bon nombre de personnes sont prêts à passer à l'acte ? En effet, Sarkozy s'est fait détester par beaucoup de monde au sein du système judiciaire lors de sa présidence. »

« Victime d'une justice politisée, une théorie exprimée dans de multiples termes et sur tous les tons, voilà qui n'est pas sans rappeler l'éternel débat sur Silvio Berlusconi et le complot supposé des "robes rouges" », souligne malicieusement le quotidien italien Corriere della Sera, en rappelant l'inusable défense de l'ancien président du Conseil, poursuivi dans d'innombrables affaires judiciaires mais jamais condamné définitivement avant août 2013 pour « fraude fiscale ».

Pourtant, rappelle toutefois le Wall Street Journal, « Nicolas Sarkozy n'est pas le premier ex-président français à faire l'objet d'une enquête. Un tribunal a condamné en 2011 son prédécesseur, Jacques Chirac, à deux ans de prison avec sursis pour détournement de fonds, abus de confiance [et prise illégale d'intérêts] ». « Mais M. Chirac n'a jamais eu à subir l'affront public que représente une garde à vue », concède le quotidien.

« DÉVASTATEUR POUR LES ESPOIRS DE RETOUR »

Quoi qu'il en soit, cette mise en examen tombe effectivement au mauvais moment pour Nicolas Sarkozy. « Pauvre Sarko ! Lui qui s'était retiré du cirque politique pour revenir le moment venu, tel le sauveur de la nation, voit son plan de plus en plus compliqué avec tant d'enquêtes judiciaires ouvertes contre lui », décrit le mordant El Mundo.

Pour El Pais :

« Dans une République [française] où les symboles sont quasi-sacrés (...), l'image d'un ancien président interrogé par la police, comme un vulgaire délinquant, est tout simplement impardonnable. Sarkozy devra se battre durement pour démonter les charges pesant sur lui. Et, même s'il a la capacité de s'en sortir, la situation qu'il a connue mardi a été dévastatrice pour ses ambitions politiques. »

« Le dernier rebondissement de l'affaire pourrait être dévastateur pour les espoirs de retour de Nicolas Sarkozy sur la scène politique », abonde le quotidien américain New York Times, qui assure également que :

« Si le scandale nuit considérablement à M. Sarkozy et à la droite, elle provoque aussi l'embarras du gouvernement de François Hollande, qui avait jusque-là cherché à prendre ses distances avec la décision de mise sur écoute. (...) Ces derniers développements arrivent également en plein bouleversement de la politique français, avec la gauche et la droite se dépêtrant chacune dans ses problèmes et le Front national célébrant son score important aux élections européennes. »

Attention toutefois à ne pas enterrer trop vite l'ancien chef de l'Etat, prévient l'agence de presse américaine Associated Press.

« La détention humiliante et l'affaire sordide vont-elles torpiller les chances de Sarkozy pour son retour présidentiel ? Peut-être pas. Sarkozy est un survivant politique [qui] compte toujours parmi les responsables politiques les plus populaires en France, malgré l'amoncellement des affaires le visant. »

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