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« Le Hamas se trouve dans un moment de faiblesse historique »

Le gouvernement israélien doit décider de l'ampleur de sa riposte après la découverte des corps de trois adolescents vivant dans des colonies juives en Cisjordanie, 18 jours après leur enlèvement.

Par  (Jérusalem, correspondant)

Publié le 01 juillet 2014 à 20h08, modifié le 02 juillet 2014 à 01h23

Temps de Lecture 2 min.

Aux funérailles de Gilad Shaer, 16 ans, l'un des trois adolescents israéliens retrouvés morts près de Hébron, lundi 30 juin, 18 jours après leur enlèvement.

Le gouvernement israélien est confronté à un dilemme : celui de l'ampleur de la riposte à apporter après la découverte, lundi soir, des corps des trois adolescents vivant dans des colonies juives en Cisjordanie, 18 jours après leur enlèvement. Le Hamas est désigné comme le responsable exclusif de ce crime par le gouvernement, mais les membres de la coalition au pouvoir se divisent sur la stratégie à adopter. Chercheur à l'Institut pour les études sur la sécurité nationale (INSS), Shlomo Brom, brigadier général à la retraite, est un ancien chef du planning stratégique dans les forces armées israéliennes. Il explique au Monde les options qui se présentent à Benyamin Nétanyahou.

Le ministre des affaires étrangères, Avigdor Liberman, a établi un lien entre les roquettes tirées sur Israël en provenance de la bande de Gaza, ces derniers jours, et l'enlèvement des trois adolescents juifs. Partagez-vous cette analyse ?

Le lien entre ces deux événements, c'est le conflit qui existe entre nous et les Palestiniens. Ce que veut dire Liberman, c'est que la même organisation, le Hamas, et les mêmes personnalités sont impliquées dans les deux cas. Il semble que les enlèvements aient été organisés par deux activistes du Hamas. Mais pour l'instant, on ne sait pas si la direction de l'organisation était au courant ou l'avait commandité. Quant aux roquettes, l'escalade survenue récemment dans la bande de Gaza est le fait d'autres groupes que le Hamas. Depuis plus d'un an, ces groupes essaient d'exploiter la situation pour étendre leur pouvoir au détriment du Hamas, qui est partenaire d'Israël dans le cessez-le feu. Ces groupes – le Djihad islamique, les salafistes proches d'Al-Qaida, le Comité de résistance populaire – veulent apparaître comme les vrais résistants de Gaza.

Quelles sont les options du premier ministre, Benyamin Nétanyahou ?

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Je crois qu'il ne souhaite pas d'opération militaire de grande ampleur. Il veut une désescalade. Les deux parties concernées n'ont pas d'intérêt à une escalade. Mais au sein de ce gouvernement de coalition, il existe différents points de vue. Dans ce débat, j'ai le sentiment que Nétanyahou se trouve du côté des modérés. Mais il s'agit de satisfaire l'opinion publique, et notamment la droite radicale. Il peut le faire en détruisant les maisons des terroristes, en en expulsant certains de Cisjordanie.

Dans quel état se trouve le Hamas, à ce moment de tension ?

Le Hamas se trouve dans un moment de faiblesse historique. C'est l'arrière-fond du processus de réconciliation [avec l'Autorité palestinienne et le Fatah]. Dans une certaine mesure, le Hamas n'avait plus le choix car il était en situation de banqueroute. Ils ne pouvaient plus payer les employés du secteur public à Gaza. Ils ont donc demandé à Ramallah de prendre cette dépense en charge. Nétanyahou, lui, veut profiter de la situation pour annuler ce processus de réconciliation.

Pourquoi le gouvernement israélien n'a-t-il pas préparé l'opinion publique à l'hypothèse, privilégiée par les enquêteurs depuis le début, d'une mort des adolescents enlevés ?

On a accumulé, hélas, beaucoup d'expérience dans ce domaine. Quand le gouvernement commence à dire que les espoirs de retrouver une ou des personnes kidnappées sont faibles, les familles attaquent très violemment le gouvernement pour son incompétence, avec le soutien de l'opinion publique. Je pense donc que le gouvernement a pris la bonne décision.

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