Après le meurtre de trois Israéliens en Cisjordanie, un jeune Palestinien de 17 ans a été enlevé à Jérusalem-Est annexée et tué, indique, mercredi 2 juillet, la radio militaire israélienne, qui parle d'« un acte de vengeance présumé ».
Mohammad Abou Khdeir, âgé de 16 ans, a été kidnappé alors qu'il faisait du stop dans le quartier de Shoafat, à Jérusalem-Est, occupé et annexé. Son corps a été découvert plusieurs heures après « portant des marques de violences » dans la partie ouest de la ville.
« UN CORPS DANS UNE FORÊT »
Des Palestiniens ont déclaré qu'ils avaient vu un adolescent poussé à bord d'un véhicule devant un supermarché. Micky Rosenfeld, porte-parole de la police israélienne, a déclaré que les forces de l'ordre avaient été prévenues qu'un jeune homme avait été « poussé dans une voiture et peut-être kidnappé ». Des barrages routiers ont été mis en place. La police a découvert plus tard « un corps dans une forêt de Jérusalem et regarde s'il existe un lien » entre les deux événements, a ajouté M. Rosenfeld.
Des heurts ont éclaté dans le camp de réfugiés de Shuafat, opposant environ 200 Palestiniens à la police israélienne. Les habitants de ce quartier résidentiel qui se pressaient aux abords de la maison de la famille de Mohammad Abou Khdeir, ont été réprimé par les gardes-frontières israéliens.
« VOUS PAIEREZ LE PRIX »
« Notre peuple ne restera pas inerte face à ce crime ni à aucun autre crime d'assassinat, d'incendie ou de démolition commis par les hordes de colons et vous paierez le prix de tous ces crimes », a réagi le mouvement islamiste palestinien Hamas, s'adressant aux dirigeants israéliens « qui en portent la responsabilité directe ».
Un peu plus tôt, la famille de Naftali Frankel, un des adolescents israéliens, a de son côté déclaré qu'il serait « horrible et méprisable » que Mohammad Abou Khdeir ait été tué pour une vengeance. « Il n'y a pas de différence entre les sangs versés. Un meurtre est un meurtre, quels que soient la nationalité et l'âge. Il n'y a aucune justification, pas de pardon ou d'expiation », ajoute la famille.
ABBAS VEUT « PRENDRE DES MESURES CONCRÈTES »
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a demandé au premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, de condamner ce meurtre, comme il l'avait fait lui-même pour les trois jeunes Israéliens, et a appelé Israël à « prendre des mesures concrètes sur le terrain pour arrêter les attaques de colons et le chaos qui résulte de ces agressions ».
« Le premier ministre s'est entretenu avec le ministre de la sécurité intérieure, Yitzhak Aharonovitch, et a demandé l'ouverture d'une enquête pour retrouver dans les meilleurs délais les auteurs de ce crime abominable et en déterminer le circonstances », a indiqué le bureau de M. Nétanyahou.
Les Etats-Unis ont de leur côté condamné ce meurtre. « Il n'y a pas de mots pour transmettre avec suffisamment de force nos condoléances au peuple palestinien », a déclaré le secrétaire d'Etat américain, John Kerry. De même que François Hollande, qui a « condamné de la manière la plus ferme cet odieux assassinat et présenté ses sincères condoléances à sa famille ». Le chef de l'Etat « rappelle aussi l'importance que chacun montre la plus grande retenue et fasse le nécessaire pour éviter une escalade dangereuse de la violence et des représailles ».
Les trois étudiants d'écoles religieuses de colonies juives Eyal Yifrach, 19 ans, Naftali Frankel et Gilad Shaer, 16 ans tous les deux, avaient été retrouvés morts lundi près de la localité de Halhoul, non loin de la route où ils ont été vus pour la dernière fois faisant de l'auto-stop dans le sud de la Cisjordanie. Des dizaines de milliers d'Israéliens ont assisté à leurs funérailles, mardi.
Israël, qui a mené mardi une série de raids dans la bande de Gaza, a accusé le mouvement islamiste palestinien Hamas d'être responsable des meurtres. M. Nétanyahou a promis que « le Hamas paiera » pour avoir « kidnappé puis tué » les victimes. Pendant les obsèques, des manifestants scandant « Mort aux Arabes ! » se sont rassemblés dans une rue de Jérusalem.
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