A peine les mineurs de platine ont-ils repris le travail, après cinq mois de grève, que les ouvriers de la métallurgie prennent le relai. En effet, le plus grand syndicat du pays, Numsa (syndicat de la métallurgie) a lancé, ce 1er juillet, un mouvement de grève illimitée.

Allié traditionnel du parti au pouvoir ANC (Congrès national africain), le syndicat Numsa a récemment pris ses distances. “Nous sommes 220 000 ouvriers à demander une augmentation de salaire à deux chiffres”, déclare son secrétaire général adjoint, Karl Cloete, dans le Daily Maverick. En Afrique du Sud, un mineur gagne en moyenne 365 euros par mois, soit à peine le salaire minimum.

Une décision difficile

Mais, d’après le journal, ce nouveau mouvement social va au-delà des revendications salariales. “Cette fois, les syndicats appellent également à l’arrêt du courtage de main-d’œuvre et dans certains cas, exigent que les entreprises n’embauchent plus de travailleurs sur le régime de l’impôt d’encouragement de l’emploi”.

La grève n’a pas été une décision facile, assure la direction du syndicat. “Car les patrons sont intransigeants sur le principe : pas de travail, pas de salaire”.

Après cinq mois de grève dans les mines de platine, la croissance était déjà en recul au premier trimestre de cette année ; un nouveau mouvement social pourrait plonger l’économie sud-africaine en récession.
Pour le patronat, cette grève risque même d’être fatale. “Il est profondément regrettable qu’à un moment où notre économie est sous une pression considérable, nos partenaires sociaux ne tiennent pas compte des conséquences possibles de leurs actions”, a-t-il fait savoir.