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Sarkozy-Berlusconi : une rhétorique presque commune

Mis en examen mardi soir pour corruption active, l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, s’est livré à une attaque en règle contre l’exécutif et la justice. Une rhétorique qui rappelle celle de l’ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi.

Michaël Bloch , Mis à jour le
L'ancien président du Conseil, Silvio Berlusconi et l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy.
L'ancien président du Conseil, Silvio Berlusconi et l'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy. © Reuters

Mercredi soir, pour sa première interview depuis sa défaite à l’élection présidentielle le 6 mai 2012, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy a fait feu de tout bois. Il s’est ainsi livré à une sévère attaque contre les deux “dames juges” qui l’ont mis en examen pour corruption aggravé "sans lui poser une seule question". "Il est tout à fait invraisemblable que l'on ait trouvé un juge appartenant au Syndicat de la magistrature quand on connaît ses opinions. (...)Tout justiciable a droit à un juge impartial," a affirmé l’ancien chef de l’Etat.

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Une attaque violente contre les juges qui n’est pas sans rappeler l’attitude qu’avait adoptée l’ancien président du Conseil italien, lors ses nombreux démêlés avec la justice. Les déclarations de Nicolas Sarkozy font "penser aux type d'arguments utilisés par Silvio Berlusconi: ‘j'ai en face des juges politisés, je suis victime d'une persécution politico-judiciaire’", décrypte auprès de l'AFP Marc Lazar, professeur de sciences politiques à Paris et Rome.

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En janvier 2011, en plein Rubygate, Silvio Berlusconi tonnait, par exemple, contre cette "démocratie malade" de ses juges. "La souveraineté n'est plus celle du peuple mais désormais celle des juges, des procureurs de gauche qui ont recours à la Cour constitutionnelle qui elle aussi est de gauche, pour abroger des lois qui ont été votées par le Parlement."

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"Acharnement" des juges

Les deux anciens leaders de droite utilisent également le même argument de l’appel au peuple contre “l”acharnement” des juges. Pour autant, comme le note, Jacques de Saint Victor, historien des idées, dans une interview au Figaro , Nicolas Sarkozy n’est pas allé aussi loin que l’ancien président du Conseil italien dans sa dénonciation des juges : "La comparaison entre Silvio Berlusconi et Nicolas Sarkozy n'est guère pertinente. Nicolas Sarkozy n'a pas dénoncé l'institution judiciaire dans son ensemble ; il s'en est pris à ses deux juges qu'il estime, à tort ou à raison, comme étant de parti pris à son encontre. (...) Evidemment, cette stratégie ne s'adresse pas aux juges mais à l'opinion, voire même aux adversaires de l'ancien président à l'intérieur de l'UMP, pour les avertir qu'il serait illusoire de croire que l'homme est à terre."

En revanche, Jacques de Saint Victor voit une certaine similitude avec certains propos passés de l’ancien président de la République : "Nicolas Sarkozy a parfois eu des propos méprisants à l'égard de l'institution judiciaire dans son ensemble, comparant les juges à des ‘petits pois’. Cela faisait penser, dans ce cas, à Berlusconi disant qu'il fallait être ‘dérangé’ mentalement pour exercer la profession de juge." Interrogé mercredi sur TF1 et Europe 1 sur la revanche qu’aurait prise "les petits pois", Nicolas Sarkozy a assuré que "la revanche, lorsqu’on est magistrat et que l’on doit instruire à charge et à décharge, c’est la violation d’un principe du droit fondamental."

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Source: leJDD.fr

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