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Hidalgo cherche 400 millions pour boucler le budget de la Mairie de Paris

La maire de Paris soutient la hausse de la taxe de séjour et promet des économies.

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Anne Hidalgo doit boucler le budget de la capitale dans un contexte financier difficile.

Par Laurence Albert

Publié le 3 juil. 2014 à 20:41

Presque cent jours après son élection à la Mairie de Paris, Anne Hidalgo n’aura pas connu d’état de grâce au plan des finances municipales. Le Conseil de Paris s’apprête à voter lundi un budget supplémentaire « sobre », placé « dans un contexte financier difficile ». Les nouvelles dépenses de fonctionnement sont réduites à 73 millions contre 121 en 2013, les investissements stagnent et les recettes des droits de mutation ne contiennent « aucune bonne surprise » au grand dam de l’UMP. Un avant-goût de ce qui attend la Ville : d’ores et déjà, elle a reconnu qu’il lui manquait 400 millions pour boucler son budget 2015 (8 milliards) à l’automne.

Pour justifier cette mauvaise passe, la municipalité met en avant deux décisions gouvernementales : une hausse de la péréquation (50 millions d’euros) et une nouvelle baisse des dotations (autour de 200 millions), Paris devant prendre sa part des 3,6 milliards d’économies prévus en 2015 dans les collectivités. « Cette situation était totalement prévisible. Bertrand Delanoë a laissé une bombe à retardement », tempête l’UMP Jean-François Legaret, ancien adjoint aux finances.

Trois mauvaises nouvelles

Anne Hidalgo, elle, se démène pour tenter d’alléger la facture : elle vient de demander une réunion des « collectivités bâtisseuses » pour lesquelles, dit-elle, une baisse des crédits d’investissement aurait des répercussions sur l’emploi. Côté dépenses, Paris fait face à trois mauvaises nouvelles : la hausse des dépenses sociales (30 millions), l’inflation qui renchérit le coût des marchés publics et l’augmentation de la masse salariale (40 millions) liée au vieillissement des agents.

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Comment combler ce trou ? « Ce sera sans doute un “mix” équitable entre mesures d’économies et hausse des recettes », explique-t-on à l’Hôtel de Ville. Côté économies, la Ville a déjà annoncé des mesures symboliques sur le train de vie dans les cabinets (– 5 millions par an) avant de dévoiler un vrai plan cet automne. Côté recettes, certains loyers acquittés, notamment par les ministères, pourraient être revus à la hausse. Autre manne fructueuse potentielle, la hausse de la taxe de séjour, qui rapporte à Paris 40 millions par an. Jeudi, Anne Hidalgo a apporté son soutien à l’amendement parlementaire, souhaitant une modernisation du dispositif.

Paris augmentera-t-elle ses impôts ? La droite l’accuse d’avoir un plan caché. La Ville s’en défend, même si elle veut améliorer le rendement et le fonctionnement de la CVAE acquittée par les entreprises. Lundi prochain, une délibération du Conseil de Paris créera, malgré tout, une nouvelle taxe sur les friches commerciales, applicable en 2015. « Il s’agit d’une mesure politique pour inciter à débloquer de l’espace en faveur du logement. Pas d’une mesure pour renflouer les caisses », minimise le premier adjoint, Bruno Julliard, assurant que son rendement sera faible en 2015. Plus fructueuse sera sans doute la hausse des tarifs d’amendes de stationnement. Mais, pour cela, Paris devra attendre 2016, comme le prévoit la loi.

Laurence Albert

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