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Le France-Allemagne oublié du Mondial 1958

Au Mondial suédois, l'équipe de Just Fontaine est éliminée en demi-finale. En petite finale, les Bleus affrontent la RFA, championne du monde en titre, qu'ils battent 6-3.

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Publié le 03 juillet 2014 à 18h14, modifié le 04 juillet 2014 à 09h57

Temps de Lecture 3 min.

Just Fontaine, inscrit 4 buts à l'Allemagne en petite finale du Mondial 1958, le 28 juin, et devient le buteur le plus prolifique dans une Coupe de monde.

Séville, Schumacher, Guadalajara, … il y a des noms, des lieux qui, dans la mémoire collective, sont autant de plaies encore ouvertes. Les images des deux défaites tricolores face à l'Allemagne, en 1982 et en 1986, défilent ainsi en boucle avant le quart de finale qui opposera les deux équipes, vendredi 4 juillet, en quarts de finale du Mondial au Brésil, pour leur quatrième affrontement en Coupe du monde.

Mais tous n'ont pas représenté une issue malheureuse pour les Bleus. Car, avant 1986 et 1982, la France et la RFA s'étaient affrontées lors de la petite finale de la Coupe du monde 1958, qui se disputait en Suède. Le match permit à la France de parachever une épopée glorieuse, et à Just Fontaine d'établir un record qui ne sera probablement jamais égalé avec treize buts inscrits durant la compétition.

Lire : France-Brésil 1958, par Pelé et Just Fontaine

Ce 28 juin 1958, à Göteborg, devant plus de trente-deux mille spectateurs, la France livre un véritable festival offensif et s'impose six buts à trois au terme d'un match décousu, comme seul le « football d'antan » pouvait nous en offrir. Alors que l'Allemagne de l'Ouest, championne du monde en titre, panse les plaies de son élimination en demi-finale par la Suède, l'équipe de France est encore traumatisée par son élimination par le Brésil de Pelé, futur vainqueur de la compétition.

Il n'est pas question, pour autant, de prendre ce match à la légère. Les remplaçants tricolores souhaitent participer au match dans l'optique d'honorer une sélection avec le maillot de l'équipe de France. Le sélectionneur Paul Nicolas s'y refuse et déclare qu'il alignera « pour ce dernier match la meilleure équipe possible parce que, je vous rappelle, seuls les noms des trois premiers pays figurent au palmarès de la Coupe du monde ».

«  JE NE PENSAIS PAS À MON RECORD  »

« La quatrième place n'intéressait personne », confirme aujourd'hui Just Fontaine. Paul Nicolas reconduit donc son équipe-type, à l'exception de Robert Jonquet et de Roger Piantoni, remplacés par Maurice Lafont et Yvon Douis. Emmenés par Kopa, Fontaine et Vincent, qui finiront dans le onze-type de cette Coupe du monde, les Français, déchaînés, vont mettre au supplice une équipe allemande qui ne résistera pas plus d'une vingtaine de minutes.

« Les deux équipes voulaient absolument remporter ce match et se sont ruées à l'attaque », se rappelle Just Fontaine. Il y avait beaucoup d'espace, ça allait d'un but à l'autre. » Avant ce match, « Justo » compte neuf buts à son actif. Il inscrit le premier contre la RFA au quart d'heure de jeu. A la 27e minute, alors que le score est de 1-1, la France bénéficie d'un penalty.

Just Fontaine peut alors égaler le record de onze buts en une Coupe du monde du Hongrois Sándor Kocsis, établi lors de l'édition précédente. Mais le joueur de Reims laisse le soin au Madrilène Raymond Kopa de tirer, et de transformer ce penalty. « Je n'ai pas pensé une seule seconde à tirer ce penalty, assure-t-il. C'est Kopa qui était chargé de les tirer, nous voulions gagner ce match, et je ne pensais pas à mon record. »

« ON A CHANTÉ LES “COUILLES DE MON GRAND-PÈRE” »

Ce n'est que partie remise. Après une réalisation de Douis à la 50e minute, Just Fontaine inscrit trois nouveaux buts en seconde mi-temps, portant son total à treize, et devenant ainsi le meilleur buteur de la compétition, ainsi que le plus prolifique en une seule édition. « Je marchais sur l'eau, glisse-t-il, un sourire dans la voix. Sur le dernier but, je suis parti du milieu du terrain. Ils ne m'ont pas revu. Sauf le gardien. » Un but qui viendra parachever cet éclatant succès tricolore.

Après le match, « une sorte de kermesse était organisée. Les Suédois nous ont fait monter sur l'estrade pour que l'on chante La Marseillaise. Mais comme nous ne connaissions pas bien les paroles, on a chanté Les Couilles de mon grand-père. Les Suédois n'y ont vu que du feu. ». Autre temps, autres mœurs. De quoi remettre en perspective les polémiques actuelles sur La Marseillaise. Mais également donner du baume au cœur aux hommes de Didier Deschamps. Oui, la France peut battre l'Allemagne en Coupe du monde. La glorieuse équipe de 1958 l'a prouvé.

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