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Paris Première et LCI en clair : le « oui mais » de l’Autorité de la concurrence

Le Conseil supérieur de l’audiovisuel doit dire fin juillet s’il accepte, ou pas, les demandes de passage en gratuit des deux chaînes payantes. L’Autorité de la concurrence estime qu’il faudra des mesures de protection du marché télévisuel si ces deux chaînes devaient devenir gratuites.

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Le président du CSA, Olivier Schrameck, auditionne LCI le 7 mai dernier à Paris.

Par Fabienne Schmitt

Publié le 5 juil. 2014 à 14:43

S’achemine-t-on vers une auto­risation sous conditions pour le passage de LCI (groupe TF1) et Paris Première (groupe M6) en clair ? C’est la question que se pose aujourd’hui le petit monde de l’audiovisuel, alors que l’Autorité de la concurrence vient de remettre un avis sur le sujet au Conseil supérieur de l’audiovisuel.

Celui-ci doit statuer avant la fin du mois de juillet – probablement le 23 ou le 30 – sur les demandes de transfert des deux chaînes payantes sur la télévision numérique terrestre (TNT) gratuite. Et il a demandé à l’Autorité de la concurrence de l’éclairer sur les risques possibles de déstabilisation du marché dans le cas où il trancherait favorablement cette demande.

L’avis est strictement confidentiel. Seuls les membres du CSA en sont destinataires : ni TF1 ni M6 ne l’ont. Il n’a vocation à être public qu’une fois la décision du CSA rendue. Or, de sources concordantes, l’Autorité jugerait que l’apparition de nouvelles chaînes gratuites aurait un impact sur le marché publicitaire. Le gendarme de la ­concurrence suggérerait ainsi de prendre un certain nombre de mesures de protection si LCI et Paris Première devaient débarquer sur la TNT gratuite.

LCI plus problématique que Paris Première et Planète +

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Ces préoccupations de concurrence que l’Autorité a émises seraient centrées, d’une part, sur le marché de la publicité télévisée et traiteraient particulièrement de l’impact du changement de modèle économique de LCI. Paris Première et Planète+ (la chaîne du groupe Canal+ qui demande aussi à passer en gratuit mais uniquement dans le cas où les deux autres y passeraient aussi...), poseraient, elles, beaucoup moins de problèmes, considérerait l’Autorité de la Concurrence. D’autre part, cette dernière s’interrogerait aussi sur le cumul des autorisations pour les trois chaînes : trois nouvelles chaînes gratuites, cela n’a pas le même impact qu’une seule, par exemple.

L’Autorité proposerait toute une batterie de « remèdes ». Parmi ceux-ci figureraient la séparation des régies publicitaires des chaînes. A titre d’exemple, quand TF1 a racheté TMC et NT1, l’Autorité de la concurrence lui avait interdit, jusqu’en 2015, de commercialiser ces deux chaînes via la régie publicitaire du groupe TF1. La Une avait alors été obligée de créer une régie spéciale pour TMC et NT1. Ce serait une mauvaise nouvelle, par exemple, que l’Autorité de la concurrence préconise de prolonger cette interdiction et d’y inclure LCI... Il s’agirait là d’une mesure très forte, qui supposerait que la régie maintenue séparée adresse un marché publicitaire suffisant : toute la question est de savoir si c’est vrai pour LCI seule...

Mauvaise pioche pour BFM TV et i>Télé

Quoi qu’il en soit, ce « oui, mais » de l’Autorité ne ferait pas non plus les affaires de BFM TV d’ i>Télé, qui redoutent de voir débarquer LCI en gratuit. Ni de la chaîne NRJ 12, qui estime qu’elle aurait beaucoup à perdre si Paris Première arrivait sur son terrain de jeu. Toutes tablaient sur un avis très négatif de l’Autorité pour le transfert de LCI et de Paris Première à la TNT gratuite.

L’avis de l’Autorité de la concurrence est en effet déterminant, car le CSA doit le prendre en compte dans le choix final qu’il aura à faire. Interrogée, l’Autorité de la concurrence répond qu’elle « ne souhaite pas commenter son avis – qui est confidentiel et doit rester dans les seules mains du CSA – ni a fortiori commenter des extrapolations élaborées à partir d informations qui ne lui sont pas nécessairement fidèles ».

Naturellement, aujourd’hui, rien n’est joué. qu’il fait de son côté, et sur laquelle il s’appuiera pour prendre sa décision.

Fabienne Schmitt

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