L'Union pour un mouvement populaire (UMP) est « un parti qui est déjà mort », estime le député-maire de Nice Christian Estrosi, candidat à la primaire prévue en 2016 au sein du mouvement d'opposition, en crise depuis la démission de son ancien président Jean-François Copé, impliqué dans l'affaire Bygmalion.
Interrogé sur la dette du parti, qui pourrait atteindre 80 millions d'euros, M. Estrosi déclare dans Le Parisien du 7 juillet :
« Si ce chiffre est exact, cela veut dire que la situation est extrêmement grave et que l'UMP est terriblement fragilisée. Je vais même plus loin, nous avons un parti qui est déjà mort, un parti qui ne distribue plus que des investitures et ne produit plus d'idées nouvelles. (…) Nous ne pouvons pas faire autrement que de changer de nom. Ce n'est pas une restructuration avec un congrès a minima qu'il faut, mais une véritable révolution ! »
Christian Estrosi juge par ailleurs que le bureau actuel du parti est « une instance où les places ont été partagées, il y a deux ans, entre Copé et Fillon [et qui] ne correspond plus à la carte politique d'aujourd'hui ». « Les élus locaux, ceux-là mêmes qui ont offert d'extraordinaires victoires lors des dernières municipales, sont peu représentés, note-t-il. Or, aujourd'hui, c'est grâce à eux que nous avons encore autant de militants. »
Le député et maire de Nice assure ainsi que « l'UMP est devenue un parti bourgeois et élitiste », et souhaite qu'elle redevienne « un parti populaire ». Il se dit par ailleurs prêt à quitter le parti.
« Après le congrès, si l'UMP est à nouveau le théâtre des ego, des petits marquis animés par des serviteurs zélés qui n'hésitent pas à trahir les uns et les autres en fonction de leurs intérêts, je ne m'y sentirai plus à ma place. Je dis même que je n'en serai plus. Je suis prêt à apporter ma contribution à une autre aventure collective, en espérant ne pas en arriver là. »
Christian Estrosi explique enfin dans Le Parisien qu'en cas de candidature de Nicolas Sarkozy, il « pourrait avoir toutes les raisons de le soutenir. Mais seulement si c'est pour bâtir un projet, des idées et une gouvernance nouvelle », tempère celui qui se défend d'être un « sarkobéat ».
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