VIDEO. UMP : et maintenant, tous contre Juppé

 

VIDEO. UMP : et maintenant, tous contre Juppé

    En coulisses, Alain Juppé est devenu l'homme à abattre, surtout chez les sarkozystes. Et, dernièrement, un sondage est venu rappeler à quel point il faisait désormais figure d'épouvantail à l'UMP : pour la première fois dans le baromètre CSA pour « les Echos », le maire de Bordeaux devance en effet l'ancien président de la République parmi les sympathisants de droite qui, pour 75 % d'entre eux, ont une « bonne image de lui »... contre 74 % pour Sarkozy.

    « Juppé, ça commence à devenir une affaire sérieuse », admet sans détours un visiteur régulier de la rue de Miromesnil (VIII e), qui a décidé de « prendre le taureau par les cornes ». Alors qu'au même moment, chez les fillonistes, on n'en pense pas moins : « De semaine en semaine, Alain grignote du terrain sur tous ses rivaux potentiels à la primaire de 2016. A ce rythme-là, on va finir par ne plus avoir la moindre chance... » Car l'intéressé ne fait plus mystère de ses ambitions élyséennes, au point d'utiliser parfois certaines formules pour titiller ses adversaires : « Il vaut mieux un sexa en forme plutôt qu'un quinqua amorti », a-t-il par exemple lâché le 25 juin sur BFMTV, en référence à Sarkozy.

    Alors, ces derniers jours, les boules puantes se multiplient autour de celui que Jacques Chirac qualifiait en son temps de « meilleur d'entre nous ». Allusions, l'air de ne pas y toucher, à son âge -- il aura 71 ans en 2017 --, son état de santé (notamment après son court séjour au Val-de-Grâce à la mi-mai), et plus globalement à son comportement au sein de la direction provisoire.

    Le « syndrome du bon élève », selon son entourage

    « Il n'y a qu'à le voir dans les réunions, avec cette morgue et cette impression qu'il est toujours là pour donner des leçons aux autres. C'est insupportable », soulève un ministre de la bande des « quadras », pour qui Juppé « n'a absolument pas chang?. Une référence à celui qui, du temps où il a occupé Matignon entre 1995-1997, avait fini par atteindre des sommets d'impopularité avec son plan sur les retraites et la Sécurité sociale. En public, certains se lâchent aussi. Comme Henri Guaino, dimanche dernier sur Europe 1, « fatigué des leçons de morale » de Juppé : « Je croyais que les épreuves de la vie l'avaient enfin débarrassé de cette épouvantable arrogance, de cet épouvantable mépris dont il accable depuis toujours tous ceux qui sont en désaccord avec lui », a enfoncé l'ancienne plume de Nicolas Sarkozy. Objectif : démystifier le Juppé « droit dans ses bottes qui n'agirait qu'au nom de l'intérêt général, décrypte un cadre du parti, alors que tout le monde sait très bien qu'il a une autre idée derrière la tête : l'Elysée ».

    Autant d'attaques que l'entourage du maire de Bordeaux balaie d'un revers de la main. « Il est victime du syndrome du bon élève. Il n'a jamais sacrifié le travail à la communication », explique-t-on, sans renier ses ambitions du moment : « Il a envie d'être président de la République. Ã?a fait quarante-cinq ans qu'on lui dit qu'il est présidentiable. Il est temps pour lui d'y aller, d'autant qu'il voit bien qu'il est populaire. »

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