
Une mission d'inspection va être lancée à l'UMP sur l'origine de l'avalanche de fuites ces derniers jours dans la presse concernant le train de vie de membres du parti, a-t-on appris jeudi 10 juillet de sources concordantes, confirmant une information de l'hebdomadaire Valeurs actuelles.
Le secrétaire général intérimaire du parti, Luc Chatel, a proposé au triumvirat présidant actuellement l'Union pour un mouvement populaire (François Fillon, Alain Juppé et Jean-Pierre Raffarin) une mission d'inspection ; ce qu'ils ont accepté. Cette mission a pour objet de comprendre d'où viennent les « boules puantes » des derniers jours, selon une source interne à l'UMP.
L'entourage de Jean-Pierre Raffarin avance que c'est à l'initiative de l'ancien premier ministre que cette enquête a été approuvée. « Si jamais il y a une investigation interne pour vérifier l'origine des fuites, Alain Juppé n'y verra sans doute que des avantages », a de son côté estimé un des proches du maire de Bordeaux. Selon cette source, le sujet avait été évoqué au bureau politique, mardi soir, par Xavier Bertrand et avait « fait l'objet d'un assentiment ».
Alain Juppé s'est exprimé vendredi matin depuis Bordeaux, appelant au rassemblement au sein de son parti après cette série de fuites :
« Cette pratique des fuites, des allégations plus au moins fondées, est absolument détestable. Assez de fuites, assez de règlements de comptes, assez de méchancetés échangées sur les antennes ! C'est détestable, ça ne sert a rien, ça ne sert la cause de personne et ça affaiblit la cause collective. Donc essayons de nous rassembler, de nous regrouper. »
Interrogé sur l'existence de clans rivaux qui pourraient orchestrer ces fuites, M. Juppé a jugé cette hypothèse « possible », regrettant que règne dans cette affaire la règle du « chacun pour soi ».
Il était rejoint dans son analyse par Eric Woerth, vendredi sur i-Télé. « On est entre des personnes qui parfois se détestent. On est dans une préparation des primaires et donc dans une compétition au sein de l'UMP », a ainsi tenté d'expliquer l'ancien ministre du budget.
GRAND DÉBALLAGE
Le nom de la personne chargée de cette mission n'était pas encore arrêté jeudi soir, ont indiqué les différents interlocuteurs. Depuis quelques jours, c'est le grand déballage à l'UMP en marge des résultats d'un audit financier sur les comptes du parti, plombé par une dette de plus de 74 millions d'euros. Billets d'avion de la femme de Jean-François Copé, rémunération de cette dernière sur le crédit collaborateurs de l'Assemblée, notes de téléphone de Rachida Dati, salaires controversés au siège… Certains « copéistes » ont vu dans cette série de fuites la main des partisans de François Fillon.
Pour ne rien arranger, le bureau du directeur des services des adhésions de l'UMP a été cambriolé dans la nuit de mardi à mercredi, a-t-on également appris jeudi.
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