Une victoire, une défaite. Alors que les forces armées ukrainiennes ont repris le contrôle, dimanche, de l'aéroport de Louhansk – l'une des grandes villes de l'Est encore aux mains des rebelles – l'armée ukrainienne a subi lundi 14 juillet un lourd revers. La « république populaire de Louhansk » a annoncé avoir abattu un avion de transport militaire ukrainien.
Après que l'avion eut été touché, trois parachutes ont été vus dans le ciel et une opération de ratissage a été déclenchée dans le secteur pour retrouver l'équipage, selon la même source.
L'armée a confirmé que le contact avait été perdu avec un appareil AN-26 survolant la région. Le ministre de la défense ukrainien a affirmé que l'avion avait été abattu par une roquette « probablement » tirée de Russie. Des membres de l'équipage de l'avion en question ont pu de nouveau entrer en contact avec leur état-major, selon le ministre Valery Heletey, cité par le site de la présidence. Le ministère n'a pour l'heure pas fait état de victimes.
Dimanche soir, le « ministre de la défense » des rebelles, Igor Strelkov, a affirmé à l'agence publique russe RIA Novosti que d'« intenses combats » étaient en cours à la périphérie de Louhansk, où les forces ukrainiennes ont, selon lui, déployé des dizaines de chars.
Des combats continuaient lundi matin, touchant les villages de Metalist (au nord), Olexandrivka (à l'ouest), Gueorguiivka et Raskochna (sud-ouest) ainsi qu'à l'aéroport (sud), ce qui reflète la manœuvre d'encerclement effectuée par les forces de Kiev.
La mairie de Louhansk a précisé de son côté lundi matin que les échanges de tirs avaient fait trois morts et 14 blessés parmi la population civile au cours des dernières vingt-quatre heures.
MOSCOU ASSURE SES FRONTIÈRES
Par ailleurs, le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, a affirmé lundi que Berlin, Kiev, Moscou et Paris œuvraient à ouvrir un dialogue direct entre le groupe de contact pour l'Ukraine et les séparatistes, par visioconférence, d'ici à mardi au plus tard, afin d'aller vers un cessez-le-feu. L'Ukraine exige, pour préalable à un cessez-le-feu bilatéral, de reprendre le contrôle de sa frontière avec la Russie, ce que les rebelles et Moscou rejettent.
La Russie, de son côté, étudie la possibilité de « frappes ciblées » sur le territoire ukrainien après la chute d'un obus dans une ville russe frontalière qui a fait un mort et deux blessés, a fait savoir lundi matin le journal russe Kommersant, citant une source proche du Kremlin.
« Notre patience a des limites », a rapporté cette source au quotidien, ajoutant qu'« il ne s'agissait pas d'une quelconque action à grande échelle, mais exclusivement de frappes ciblées et ponctuelles sur des positions d'où sont effectués les tirs sur le territoire russe ».
Après ce tir d'obus, Moscou avait immédiatement mis en garde Kiev contre de possibles « conséquences irréversibles », évoquant un « acte d'agression supplémentaire » de l'Ukraine. Mais Kiev dément être à l'origine de ce tir, accusant les insurgés prorusses de déclencher des tirs « de provocation, y compris contre le territoire russe, pour en accuser les militaires ukrainiens ».
Dans le même temps, la Russie a de nouveau renforcé ses effectifs militaires le long de la frontière avec l'Ukraine, qui sont évalués par l'OTAN entre 10 000 et 12 000 soldats. Moscou avait précédemment retiré une grande partie des 40 000 hommes déployés au plus fort des tensions avec Kiev pour n'en laisser que moins d'un millier à la mi-juin, avant de revoir ses effectifs à la hausse.
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