Syrie : l'Etat islamique prend l'une des plus grandes villes de l'est

 

Syrie : l'Etat islamique prend l'une des plus grandes villes de l'est

    L'Etat islamique poursuit sa progression. Le groupe terroriste radical s'est emparé de Deir Ezzor, l'une des plus grandes villes de l'est de la Syrie.

    Selon l'observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), qui rapporte l'information, les groupes rebelles, qui tenaient jusqu'ici la localité - à l'instar du Front Al-Nosra, branche d'Al-Qaïda-, se sont retirés. D'autres ont prêté allégeance à l'EI, qui contrôle désormais la moitié de la ville et le régime l'autre moitié.

    Cette nouvelle prise du groupe jihadiste intervient après une offensive fulgurante en Irak, pays voisin, entamée début juin par environ 15 000 combattants. L'Etat islamique revendique désormais la formation d'un «califat», du nord de la Syrie jusqu'à l'est de l'Irak. En Syrie, quelque 10 000 autres combattants de l'EI gagnent du terrain depuis plusieurs mois années.

    Le chaos laissé par une guerre civile, qui dure depuis maintenant trois ans et demi, a offert aux jihadistes radicaux un boulevard.

    Les secteurs rebelles tombés après l'échec de négociations avec l'EI

    Un seul petit bastion de rebelle a résisté. «Entre 95 à 98% de la province de Deir Ezzor est désormais aux mains de l'EI», qui contrôle également de larges pans du territoire irakien frontalier, détaille l'OSDH. «Seule la deuxième moitié de la ville, l'aéroport militaire situé à la périphérie et quelques villages de la province échappent encore à l'EI».

    Les secteurs rebelles sont tombés après l'échec de négociations avec l'EI, précise l'OSDH. «Des combattants du Front Al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) et du mouvement islamiste Ahrar al-Cham se sont alors retirés de leurs sièges dans la ville, tandis que d'autres ont prêté allégeance», a expliqué l'observatoire. «Le commandant d'Al-Nosra à Deir Ezzor a été abattu par l'EI, qui a hissé son drapeau à l'intérieur de la ville».

    Assi al-Hussein, un militant présent dans Deir Ezzor, a expliqué qu'il était «plus judicieux que les rebelles se retirent face à la force que représente l'EI». Cette localité de quelques centaines de milliers d'habitants, était avant la guerre le fleuron de l'industrie pétrolière syrienne. Ravagée, la ville est depuis juin 2012 la cible des obus et roquettes.

    Les combats devenus «asymétriques» face à EI selon le porte-parole des rebelles

    Le porte-parole des rebelles à Deir Ezzor a confirmé ces informations, accusant la communauté internationale de ne pas avoir apporté le soutien nécessaire à la rébellion.

    «Le retrait est la conséquence d'un manque de soutien financier aussi bien de l'opposition (en exil) que de la communauté internationale», a déclaré Omar Abou Leyla, via internet. «L'EI ne connaît pas de pénurie d'armes, de munitions ou de combattants, et la bataille est devenue complètement asymétrique, surtout depuis la prise (de la ville irakienne de) Mossoul», où l'EI s'est emparé d'un arsenal «d'armes lourdes», a-t-il ajouté.

    En janvier dernier, face à une offensive violente et radicale de l'Etat islamique, en Syrie, les rebelles syriens, dont le Front al-Nosra, avaient formé un front pour contrer le groupe jihadistes, accusé d'être trop radical et violent. Mi-janvier, dans la ville de Raqa, l'EIIL avait alors exécuté 99 prisonniers membres du Front al-Nosra et du groupe Ahrar al-Sham.

    CARTE INTERACTIVE. Les avancées de l'Etat Islamique en Irak et en Syrie

    Cliquer sur les flèches à gauche et à droite des vignettes pour faire défiler les images (Crédits/Elisa Perrigueur)