Les mois ont passé depuis la débâcle électorale, mais Gilles Pargneaux, premier secrétaire fédéral du PS du Nord ne s'en remet pas. « Les défaites aux municipales suivies de notre déroute aux européennes ont été une meurtrissure, lance-t-il dans une lettre adressée à ses camarades. Voir aujourd'hui les Nordistes qui nous ont longtemps fait confiance au niveau local nous remettre en cause et douter de nos valeurs est une douleur pour les militants que nous sommes. » Dans cette circonscription ouvrière du nord-ouest du département, bastion socialiste pendant des décennies, le FN a décroché 34 % des voix aux européennes.
Sonné par la perte de grandes villes de la métropole lilloise en mars (comme Roubaix, Tourcoing ou Halluin), le député européen a envoyé un questionnaire aux militants de cette fédération du PS. Le but : mettre en place d'autres pratiques et reconquérir du terrain.
En moins d'une décennie, le nombre d'adhérents a chuté de plus de 30 % dans le département. « Avec les inscriptions sur Internet à 20 euros, on était à 14 000 en 2007, affirme Gilles Pargneaux. Après le congrès de Reims, on était redescendu à 7 800. Lors des primaires, les sympathisants de gauche sont venus voter mais n'ont pas adhéré. » De 8 500 Nordistes encartés au PS en 2012, il n'en reste plus que 7 000.
« CHANGER NOS MÉTHODES »
Pour regonfler les troupes, le PS du Nord a décidé de se tourner vers les militants. A l'image de Ginette, 91 ans, qui a fait partie du PSU avant d'adhérer au PS en 1993 : « Je dois faire partie de la dernière génération qui ne pratique pas les réseaux sociaux. Mais on doit changer nos méthodes de travail ! » Entourée d'une quinzaine de sympathisants réunis dans une salle d'Hellemmes vendredi 11 juillet, elle regrette que son parti ne s'ouvre pas assez aux autres.
Le questionnaire de douze pages posé sur les genoux, Franck prend la parole au nom de plusieurs de ses camarades absents : « Que fait-on de la parole du militant ? Et où est la place de la réflexion collective ? Il y a un décalage entre le discours du Bourget [prononcé le 22 janvier 2012 par François Hollande] et la politique gouvernementale. Sur le terrain, les gens nous disent qu'ils n'ont pas voté pour ça. »
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