Deutsche Bank: Luc Frieden, un départ avec un arrière-goût?

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Deutsche BankLuc Frieden, un départ avec un arrière-goût?

LUXEMBOURG - La nomination de Luc Frieden à un haut poste de la Deutsche Bank, à Londres, relance le débat sur les conflits d'intérêts dans le Grand-Duché.

Luc frieden rejoindra la Deutsche Bank en septembre.

Luc frieden rejoindra la Deutsche Bank en septembre.

Editpress

La nomination de l'ancien ministre des Finances, Luc Frieden (CSV​​) à la vice-présidence de la Deutsche Bank, à Londres, a suscité les plus vives protestations de déi Lénk, qui pointe une violation flagrante du code de déontologie. Celui-ci prévoit que les membres du gouvernement ne peuvent exercer des fonctions dans des entreprises privées en relation avec le ministère, moins de deux ans après avoir quitté le pouvoir.

Luc Frieden a déclaré qu'il avait informé le Premier ministre Xavier Bettel(DP) de sa future nomination de banquier, comme cela était recommandé (tout en étant non contraignant) par le code. Par ailleurs, le comité d'éthique n'a pas exprimé son avis pour le moment. «Pour quelles raisons?» veut savoir déi Lénk, qui réclame une enquête parlementaire d'urgence.

Luc Frieden ne voit pas le problème

Les services du Premier ministre ont confirmé à L'essentiel que Luc Frieden a bien informé le Premier ministre de sa nomination à la Deutsche Bank. La démarche avait un caractère purement informel, car dans les faits, Luc Frieden n'était pas lié par le code de déontologie. Il avait quitté son poste de ministre avant l'entrée en vigueur des règles de conduite, au 1er janvier 2014.

Luc Frieden prend le débat avec beaucoup de sérénité. «Il n'existe aucune loi qui m'interdit de rejoindre le secteur privé», a déclaré l'homme politique à Radio 100.7.

Une incompatibilité entre les postes

À la question de savoir s'il pouvait utiliser ses connaissances d'initié à Londres contre la place financière du Luxembourg, l'ancien ministre a déclaré: «Il ne s'agit pas de Londres contre le Luxembourg. Entre les deux villes, il existe de nombreuses relations d'affaires connues. Ce qui m'importe, c'est le maintien d'un centre financier européen».

Coup dur pour la fraction CSV

Pour le CSV, qui peine à définir son rôle de parti d'opposition, le départ de Luc Frieden est un coup dur, d'autant plus que l'autre figure de proue, Jean-Claude Juncker, partira également à l'automne, présider la Commission européenne à Bruxelles. Une telle perte de compétence est très difficile à gérer, même pour un grand parti comme le CSV... Le chef désigné de la fraction Claude Wiseler ne cachait pas, sur RTL, ses craintes: «Nous avons perdu avec Jean-Claude Juncker et Luc Frieden, deux personnalités qui font l'histoire du Luxembourg et de notre parti pendant des décennies. Nous aurons à nous repositionner maintenant».

Luc Frieden, cependant, n'est pas inquiet pour son parti: «La fraction est en de très bonne mains, avec Claude Wiseler en tant que chef. Il y a aussi beaucoup d'autres personnes compétentes au CSV». La question de savoir qui conduira le CSV aux prochaines élections générales, en 2018, sera décidée un an seulement avant l'échéance électorale. «À côté de Viviane Reding, un certain nombre de candidats pourraient se déclarer», a estimé Luc Frieden sur RTL.

(L'essentiel)

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