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Tour de France : Nibali dans le sillage de Froome

Le maillot jaune a été flashé à seulement 13 petits watts du miraculeux Froome dans la première difficulté du Tour 2014, la planche des Belles-Filles.

Publié le 15 juillet 2014 à 14h27, modifié le 16 juillet 2014 à 15h41 Temps de Lecture 3 min.

Le leader d'Astana, Vincenzo Nibali, sur la dixième étape du Tour entre Mulhouse et la Planche des Belles Filles, lundi 14 juillet.

« Je suis dép’» est une expression endémique du pays vélo. Le cycliste se sous-estime, là où le footballeur se surestime. Difficile de côtoyer cette maladie. Le public, contaminé, n’y croit plus. Il est blasé par les révélations de tricheries. Dernière en date, le déclassement du Russe Denis Menchov de son podium au Tour 2010, d’où avait déjà été déclassé Alberto Contador. Andy Schleck reste seul dessus. Plus pour longtemps. Il traîne sa misère depuis. Déprimé, il se confiera. Plus tard. Pour soigner la dépression, il faut parler et « positiver ».

Un : l’abandon de Chris Froome dans la cinquième étape, sur chutes. C’est un premier soulagement. Avec des performances miraculeuses à 430 watts étalons, il se vantait d’être plus fort qu’Armstrong. Il aurait dominé outrageusement cette édition.

Deux : l’équipe Saxo Bank et son leader Alberto, « drivée » par Bjarne Riis, appartenant au club restreint des « 450 watts étalons » mutant, posaient question. Le col de la Croix des Moinats dans la première étape vosgienne a été grimpé par les équipiers à plus de 27 km/h. Contador a conclu par un record de l’ascension de la Mauselaine, avec 545 watts étalons en 5 mn 11 sec. En extrapolant les temps limites, il était capable d’approcher ses performances miraculeuses de 2009 à plus de 430 watts étalons dans les longs cols. Moins dure a été sa chute. Un autre stress de moins.

Trois : Thomas Voeckler a essayé de rééditer ses raids d’antan, équivalents à ceux des trop célèbres Virenque, Hamilton, Landis, Rasmussen. Echappé avec un petit groupe dans le Petit Ballon : 9,4 km à 8,08 %, le Platzerwaesel : 7,05 km à 8,36 %, Oderen : 6,55 km à 5,87 %, montés « tempo » à plus de 380 watts étalons par le monstre Tony Martin. Il a explosé dans le col des Chevrères : 3,5 km à 9,5 %, au lieu de s’envoler et gagner comme naguère. C’est rassurant.

DEUX MARCHES VIDES

Quatre : c’est Jean-Christophe Péraud, porte-parole du club des « moins de 410 watts étalons » sur la moyenne des ascensions radars d’un grand Tour, comme Romain Bardet, Thibaut Pinot et d’autres de la « nouvelle génération », qui nous le raconte. « J’ai gagné cette année des épreuves comme le “Critérium international”, avec mon potentiel de toujours. C’est nouveau. D’autres, comme moi, ont fini presque devant aussi, derrière Froome et Contador. Depuis hier, nous sommes même des acteurs majeurs du Tour et pouvons rêver d’un podium. » C’est enthousiasmant.

Ce qui inquiète, c’est Vincenzo Nibali et son équipe. Il(s) se promène(nt). Son club, c’est celui des « plus de 410 watts ». Il a fini premier du Tour d’Espagne en 2010 et du Tour d’Italie en 2013, avec 414 watts chaque fois, au-delà du seuil suspicieux. Après sa démonstration en Angleterre (premier à Sheffield) et sur les pavés où il « volait » (deuxième à Arenberg), « avec plus de puissance que dans les cols » (sic), il s’est illustré dans la planche des Belles-Filles : 5,9 km à 8,5 % en n’accélérant qu’à mi-pente. En remportant l’étape, il s’est approché du record de l’ascension du miraculeux Froome (16 min 23 s), à 19 secondes et 13 petits watts étalons des 467 watts de l’Anglais.

Nibali, contrairement à son coach Vinokourov chez Astana, ancien « mutant », s’est défendu de tout travail avec le sulfureux docteur Ferrari, comme l’accusait Ivano Fanini, le manageur de l’équipe Amore e Vita. Le podium du Tour 2010 a donc deux marches vides, comme celui promis en 2014. Chaque fois, les coureurs sont tombés sur chute, au contrôle antidopage, ou sur le goudron. Restent Schleck en 2010 et Nibali en 2014. L’Italien peut, si besoin, faire flasher nos prochains radars de haute montagne. S’il ne tombe pas, certains vont rester « dép’».

Antoine Vayer, ancien entraîneur de l'équipe Festina

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